Johan Norberg : "Vu de Suède, la position de la France sur le Mercosur est très déroutante"

Pour l'essayiste libéral suédois, il y a en France "un réflexe pavlovien" à s'opposer à chaque traité de libre-échange, alors même que l'Europe doit saisir toutes les opportunités face à Donald Trump ou la Chine.

C'est un psychodrame bien français qui se répète à chaque traité de libre-échange. Alors que des agriculteurs français sont dans la rue pour protester contre un supposé "grand-remplacement" de la viande française par des boeufs brésiliens ou de la volaille argentine, l'ensemble de la classe politique s'oppose à l'accord UE-Mercosur, devenu le bouc émissaire de tous nos maux. Au niveau européen, Emmanuel Macron, pourtant dépeint comme un "néolibéral" par ses détracteurs, mène la fronde pour faire capoter un accord négocié par la Commission.

Pour l'économiste et essayiste suédois Johan Norberg, cette attitude de la France est très "déconcertante". Selon l'auteur du récent The Capital manifesto (Atlantic Books), notre pays aime alimenter de grands discours sur la puissance européenne, mais "dès qu’il y a un accord négocié permettant de manière concrète d’augmenter cette puissance européenne, la France s’y oppose". Comme si les Français manquaient de confiance dans leurs propres atouts. Pourtant, ce partisan du libéralisme assure que l'Europe doit plus que jamais défendre le libre-échange, alors même que la Chine et les Etats-Unis risquent de nous entrainer dans une guerre commerciale dévastatrice, et qu'il s'agit de trouver à l'étranger des partenaires désireux de continuer à collaborer avec nous.

L'Express : Toute la classe politique française, y compris Emmanuel Macron et Michel Barnier, s’opposent à l’accord de libre-échange avec le Mercosur. Le comprenez-vous ?

Johan Norberg : Non, c’est très triste. Le commerce bénéficie de manière générale à l’économie, mais c'est d’autant plus le cas aujourd'hui, alors que nous, Européens, sommes pris en étau entre d’un côté la politique nationaliste et agressive du "America first" promue par Donald Trump, et de l’autre côté une Chine dont nous tentons de découpler notre économie pour limiter les risques. La voie pour s’en sortir passe justement par une coalition de partenaires désireux de collaborer avec nous à travers le monde. Le Mercorsur est une opportunité pour cela. Ce marché commun en Amérique du Sud dispose des ressources minières dont nous avons besoin pour la transition énergétique, et notamment les batteries et panneaux solaires. L’accord permet de créer un marché conséquent, avec plus de 700 000 consommateurs et un cinquième de l’économie mondiale.

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