30 novembre 1750 : Mort de Maurice de Saxe, le chef de guerre le plus habile de Louis XV.


Maurice de Saxe, né le 28 octobre 1696 à Goslar (ville libre d'Empire) et mort le 30 novembre 1750 au château de Chambord, est un militaire français, titré comte de la Raute (1696-1710) puis comte de Saxe (1710-1750). Il était maréchal général des camps et armées de Louis XV.


Maurice de Saxe appartient à la lignée des grands chefs de guerre professionnels au service des cours européennes. Fils naturel de l'Électeur de Saxe Auguste II et de la comtesse Aurore de Kônigsmarck, il embrasse la carrière des armes dès l'adolescence. Après une brève campagne contre les Turcs, il entre au service de la France et est nommé maréchal de camp. En 1726, il est élu duc de Courlande mais ne peut prendre possession de son duché, devant l'opposition de la tsarine Catherine Ire, et revient en France, qu'il ne quittera plus jusqu'à sa mort.

C'est à l'occasion de la guerre de la Succession d'Autriche qu'il va s'illustrer et se révéler comme un des meilleurs hommes de guerre de son temps. En Bohême, il réussit à s'emparer par surprise de Prague, puis d'Eger. Promu maréchal de France, il remporte aux Pays-Bas toute une série de victoires : Fontenoy (1745), Rocoux (1746), Lawfeld (1747), avant de s'emparer de Bergen op Zoom. En 1748, à la paix d'Aix-la-Chapelle, à la conclusion de laquelle il a contribué, Louis XV, en dépit de ses avis, n'en renonce pas moins à la conquête des Pays-Bas.

Maurice de Saxe meurt deux ans plus tard, le 30 novembre 1750, à Chambord, laissant le souvenir d'un homme d'une force prodigieuse, capable de briser un fer à cheval entre ses mains, aimant la facétie et menant une vie de plaisirs dans son château de Chambord.

Maurice de Saxe

de Jean-Pierre Bois (Auteur)

Maurice de Saxe, vainqueur légendaire de Prague en 1741 et de Fontenoy en 1745, est l'un des grands hommes de guerre de son temps. On réduit souvent la vie du maréchal de Louis XV à une série de stéréotypes pittoresques: général chanceux et aventurier infatigable, amoureux ardent mais peu exigeant sur la qualité de ses conquêtes, toujours tenu à distance par une Cour raffinée à cause de ses grossièretés de reître, fils de roi sans royaume qui aurait pu devenir duc de Courlande ou roi de Tobago...

Européen avant l'heure, Maurice de Saxe est d'abord l'un des hommes du XVIIIe siècle qui a le mieux connu l'Europe de son temps. Saxon de coeur et Français d'adoption, il connaît aussi bien les Cours que les champs de bataille. Sa carrière militaire se double d'une réflexion sur la guerre. Ses campagnes, où il met en application ses intuitions tactiques, font de lui à la fois le successeur de Turenne et le précurseur de Frédéric II. En même temps, Maurice de Saxe pèse sur l'évolution de la politique décidée à Versailles. Acteur diplomatique discret, il reste un conseiller militaire écouté, jusque dans sa retraite fastueuse de Chambord, où il mène grande vie et où il choque par certaines de ses fantaisies, entre autres la compagnie de uhlans noirs de son régiment de cavalerie, Saxe-Volontaires.

Jean-Pierre Bois, né en 1945, est ancien élève de l'Ecole Normale Supérieure de l'Enseignement Technique, agrégé d'Histoire et docteur ès Lettres. Il est actuellement professeur à l'université de Nantes. Il est l'auteur de Les Vieux (Fayard, 1989), Les Anciens Soldats dans la société française au XVIIIe siècle (Economica, 1990), Histoire des 14 juillet, 1789-1919 (Ouest-France Université, 1991).

Éditeur ‏ : ‎ Fayard (4 novembre 1992)
Langue ‏ : ‎ Français
Broché ‏ : ‎ 540 pages
ISBN-10 ‏ : ‎ 2213030073
ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2213030074
Poids de l'article ‏ : ‎ 598 g
Dimensions ‏ : ‎ 13.5 x 2.8 x 21.5 cm


SAXE MAURICE comte de, dit LE MARÉCHAL DE SAXE (1696-1750) maréchal de France

Un des guerriers les plus illustres du xviiie siècle, fils naturel d'Auguste II, Électeur de Saxe et roi de Pologne. Élevé dans les exercices militaires, Maurice de Saxe commence sa carrière à douze ans, au siège de Lille où il rejoint son père dans le camp des ennemis de la France. Il participe au siège de Tournai, combat à Malplaquet, obtient un régiment. Au siège de Stralsund, impressionné par la vaillance de Charles XII, il prouve son intrépidité en traversant la rivière à la nage sous le feu ennemi, un pistolet à la main. Puis il va se ranger, en Hongrie, sous les drapeaux du prince Eugène qui combat contre les Turcs (siège de Belgrade). Quand l'Europe est pacifiée par les traités d'Utrecht et de Passarowitz, il offre ses services à la France (1720) ; le régent Philippe d'Orléans l'accepte pour maréchal de camp. L'inaction pèse à ce fougueux jeune homme qui exerce ses troupes selon sa méthode personnelle, étudie les mathématiques et l'art de la fortification. Ambitieux, il parvient à se faire élire duc de Courlande et connaît un succès éphémère ; il doit céder la place, gardant jalousement son brevet d'élection. Marié à quinze ans et tôt séparé de son épouse, héritière de Loben, aussi inconstant qu'ardent en amour, il dut aussi rompre en Courlande sa liaison avec la douairière Anna Ivanovna qui eût pu le porter au trône de Russie. La paix lui laisse encore le loisir d'ajouter des éléments à la fortification de Dresde et de s'intéresser à une machine qui remonterait les bateaux de Rouen à Paris. À la mort d'Auguste II, le futur Auguste III, son frère consanguin, lui garde confiance.

La reprise des hostilités entre la France et l'Autriche en 1733 le lance sur les champs de bataille aux côtés du maréchal de Berwick (siège de Philipsburg). Pendant la guerre de Succession d'Autriche, il exerce le commandement en Bohême dans l'armée du maréchal de Belle-Isle, prend Prague d'assaut en 1741. Il commande en Bavière et gagne l'absolue confiance de Louis XV. La campagne des Pays-Bas (1744-1746) révèle à la France ses qualités et fait éclater sa renommée. Louis XV, qui veut commander en personne, nomme Maurice de Saxe maréchal de France et lui confie l'aile gauche de son armée. En trente et un jours, Menin, Ypres, Furnes sont enlevées. À Fontenoy, en 1745, la situation devient critique quand le duc de Cumberland enfonce le centre français. Maurice de Saxe, atteint d'une crise d'hydropisie, se fait traîner, véritable « cadavre vivant », dans une petite carriole d'osier. Les ordres et la présence de Louis XV lui conservant le commandement en chef, il monte à cheval et improvise une contre-attaque décisive. Après les victoires de Tournai, Bruges, Gand, Audenarde, Ostende, Ath, il investit Bruxelles par surprise en 1746. Après les batailles de Rocourt et de Lawfeld, Louis XV le fait maréchal de toutes ses armées ; par la prise de Maëstricht, il contraint les Anglais et les Hollandais à signer la paix d'Aix-la-Chapelle.

Louis XV accorda au maréchal de Saxe la jouissance du château de Chambord. Il y menait une vie fort active quand il y mourut à cinquante-quatre ans, victime, dit-on, des suites d'un duel. Parce qu'il était luthérien, il ne pouvait reposer à Saint-Denis aux côtés de Turenne ; Louis XV lui fit ériger par Pigalle un mausolée dans le temple Saint-Thomas à Strasbourg. Le maréchal de Saxe appartient à la race des aventuriers que leur ardeur belliqueuse ou les mécomptes de leur carrière portaient sur tous les champs de bataille en quête d'action d'éclat. Sa taille élevée, la liberté de ses manières, son dédain des raffinements l'ont fait surnommer « le sanglier ». Par sa fougue et sa vivacité, par son courage et sa bonne humeur, il s'imposait aux troupes autant que par son souci d'épargner des vies humaines.

Biographie de SAXE - Encyclopædia Universalis
Louis TRENARD : docteur ès lettres, professeur à l'université de Lille
https://pourunenouvellerepubliquefrancaise.blogspot.com/https://grandeschroniquesdefrance.blogspot.com/https://parolesdevangiles.blogspot.com/https://raymondaronaujourdhui.blogspot.com/

#JeSoutiensNosForcesDeLOrdre par le Collectif Les Citoyens Avec La Police