Ferghane Azihari : «Un gouvernement qui a fermé Fessenheim n’est pas crédible lorsqu’il parle d’environnement»
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L’énoncé a le mérite d’exposer clairement le rôle des constitutions. Celles-ci sont «des actes de défiance envers le pouvoir», comme le rappelait utilement l’écrivain Benjamin Constant.
Les constitutions ne sont pas des tracts
Leur rôle consiste à limiter les pouvoirs des détenteurs de la violence légale. En dépit de la tentation politique de céder à toutes les humeurs du moment, la constitution n’est donc pas un tract destiné à accueillir des slogans vagues, aussi bienveillants soient-ils. C’est notamment pourquoi la proposition d’Emmanuel Macron de convoquer un référendum pour mentionner dans la constitution que «la République garantit la préservation de la biodiversité, de l’environnement et lutte contre le dérèglement climatique» est tout à fait malvenue.
Bien sûr, cette conception traditionnelle de la constitution n’est pas un prétexte à l’immobilisme. Au contraire, elle est la condition de l’autonomie de la société civile, seule sphère légitime à définir des projets collectifs ainsi que les moyens d’y parvenir. La faculté de jouir d’un environnement sain fait assurément partie de ces objectifs. Les hommes n’ont ni attendu l’arrivée du Conseil constitutionnel ni l’émergence de l’écologie politique dans la deuxième moitié du XXe siècle pour se préoccuper de la qualité de leur environnement. Elle est partie intégrante du confort recherché en ce bas monde.