Les vrais chiffres de notre économie - Par Jean de Kervasdoué
PIB, endettement, coût de notre administration, dépenses de l’État, TVA, déficits… Voici la situation peu brillante de la France!
Avec les prolégomènes de la campagne électorale pleuvent les milliards d’euros. Ces chiffres prétendent donner du sérieux aux arguments des candidats ; il arrive aussi que, tablant sur la méconnaissance du public, ils négligent de les citer. Ainsi, j’entendais la semaine passée que l’abandon de l’ISF, depuis remplacé par l’IFI, avait gravement creusé le déficit des comptes de la nation. Certes, entre les recettes de l’IFI de 2021 (2,10 milliards d’euros) et ceux de l’ISF de 2017 (5,017 milliards d’euros), il y a une différence d’environ 3 milliards et, à l’évidence, avec cette somme on peut financer de nombreux projets. Toutefois, même si les petits ruisseaux font les grandes rivières, cette réforme a très peu joué sur l’équilibre économique de la France. En effet, selon l’Insee, à la fin du premier trimestre 2021, la dette publique s’établissait à 2 739,2 milliards d'euros, soit donc mille fois plus que la perte des recettes fiscales du passage à l’IFI.
Ce rappel n’est pas l’occasion de rouvrir le débat sur l’impôt sur la fortune. Les arguments des adversaires et des partisans de cette réforme sont connus et ses conséquences financières pour le Trésor public varient selon que l’on compte ou non les effets fiscaux induits par le départ de France de certains contribuables. Ce thème marqueur entre la droite et la gauche n’est ici que l’occasion de plaider pour la nécessaire connaissance des ordres de grandeur dans un pays où l’anumérisme – l’équivalent de l’illettrisme pour les chiffres – est généralisé.
