Un communautarisme qui ne dit pas son nom ? - Par Julien Volper (+note de l'Institut Thomas More)
Commandé par Emmanuel Macron en décembre 2020 à Pascal Blanchard et un Conseil scientifique composé de dix-huit personnes, remis à Jacqueline Gourault, ministre de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales, et Nadia Hai, ministre délégué chargé de la Ville, en mars 2021, les « Portraits de France » sont une liste de 318 personnes issues de la « diversité », dans laquelle les élus locaux sont invités à puiser pour baptiser ou rebaptiser voies, places, parcs ou bâtiments publics de leurs communes. Le recueil constitue une étape majeure du quinquennat, qui a vu alterner les déclarations présidentielles contradictoires, les unes flirtant avec un multiculturalisme décomplexé, les autres épousant une ligne républicaine et laïque revendiquée. Alors, quel Emmanuel Macron croire ? Le républicain universaliste à la française ou bien le « déconstructeur » à l’anglo-saxonne ?
Notre analyse permet de faire ressortir cinq traits constitutifs du recueil « Portrait de France »
La note rédigée par Julien Volper, fondée notamment sur des données chiffrées indiscutables, permet de dégager cinq principaux points d’analyse :
• Le primat des origines qui s’exprime par la mise en avant quasi-exclusive de la « diversité de sang ». En agissant de la sorte, les « Portraits de France » limitent grandement la définition que l’on peut avoir de la diversité. Ainsi, d’autres formes de diversité, comme celle liée au sexe, sont mises en retrait (les femmes représentent seulement 21% des personnalités proposées).
• La culpabilisation par la négation, ou tout du moins la minimisation, des travaux odonymiques déjà effectués par les communes qui sous-entend l’idée que la France serait coupable de ne pas en faire assez en matière de « diversité ». Pourtant, nous montrons que 57% des personnalités qui figurent dans les « Portraits de France » bénéficient déjà d’au moins un nom de lieu dans l’espace public.
• La vision tronquée de l’histoire de France, en ne sélectionnant des personnalités qu’à partir de 1790. Le recueil opère ainsi une amputation volontaire du passé qui permet la survalorisation chronologique de certains événements historiques comme la colonisation.
• L’inégalité de traitement des territoires français, avec la survalorisation des territoires français ultra-marins ou de la Corse.
• Le traitement différencié des pays étrangers avec la survalorisation de pays comme l’Algérie (plus de cinquante personnalités, soit 17% de l’ensemble) et le quasi oubli d’autres parties du monde, comme l’Asie (7 personnalités, soit 2,2% de l’ensemble).
Si, de discours en interviews, Emmanuel Macron feint de s’inquiéter parfois de la racialisation progressive de la société française, le recueil « Portraits de France » marque un passage de la parole aux actes et a donc bien plus de poids. Il était déjà grave que l’idéologie multiculturaliste, décoloniale et racialiste ait pris tant de place dans les médias, à l’université et dans le monde culturel. Avec les « Portraits de France », elle s’institutionnalise et sert un discours d’État. Emmanuel Macron en porte la responsabilité devant les Français.
• Le primat des origines qui s’exprime par la mise en avant quasi-exclusive de la « diversité de sang ». En agissant de la sorte, les « Portraits de France » limitent grandement la définition que l’on peut avoir de la diversité. Ainsi, d’autres formes de diversité, comme celle liée au sexe, sont mises en retrait (les femmes représentent seulement 21% des personnalités proposées).
• La culpabilisation par la négation, ou tout du moins la minimisation, des travaux odonymiques déjà effectués par les communes qui sous-entend l’idée que la France serait coupable de ne pas en faire assez en matière de « diversité ». Pourtant, nous montrons que 57% des personnalités qui figurent dans les « Portraits de France » bénéficient déjà d’au moins un nom de lieu dans l’espace public.
• La vision tronquée de l’histoire de France, en ne sélectionnant des personnalités qu’à partir de 1790. Le recueil opère ainsi une amputation volontaire du passé qui permet la survalorisation chronologique de certains événements historiques comme la colonisation.
• L’inégalité de traitement des territoires français, avec la survalorisation des territoires français ultra-marins ou de la Corse.
• Le traitement différencié des pays étrangers avec la survalorisation de pays comme l’Algérie (plus de cinquante personnalités, soit 17% de l’ensemble) et le quasi oubli d’autres parties du monde, comme l’Asie (7 personnalités, soit 2,2% de l’ensemble).
Les « Portraits de France » répondent à la vision déconstructrice du Président de la République