Anne-Sophie Chazaud et Frédéric Mas : Zemmour face à Onfray, pourfendeurs ET promoteurs de postures idéologiques


Atlantico : Ce vendredi 29 mai, un débat s’est tenu sur Cnews opposant Éric Zemmour à Michel Onfray. Ces deux polémistes ont souvent eu une parole sévère à l'égard du gouvernement qui leur a valu de nombreuses attaques de la part des médias ainsi que de la gauche libérale. Quelle question ce débat a-t-il posée sur le plan idéologique ? 


Anne-Sophie Chazaud : L’annonce de la création d’un nouveau média (imprimé et en ligne) intitulé « Front populaire » par Michel Onfray a produit des effets d’hystérie peu commune dans l’espace de débat public, qui interrogent aux plans à la fois médiologique et idéologique.


Revendiquant une ligne éditoriale ouvertement souverainiste –ce qui est son droit le plus absolu-, ce média se propose de rassembler des analyses de la part de nombreux contributeurs (dont j’aurai du reste l’honneur et le plaisir de faire également partie) qui, quel que soit leur parcours politique et intellectuel antérieur, quelles que soient leurs divergences de points de vue, ont tous pour point commun de se reconnaître dans la promotion de la souveraineté comme fondement de la démocratie. 15 ans jour pour jour après le vote massif du « non » au Traité constitutionnel européen, lequel fut ensuite trahi par la voie parlementaire,- ce qui fonda l’ère anti-démocratique et d’illégitimité dont la France n’est toujours pas sortie-, la simple revendication de ce terme « souverainisme » semble poser, par-delà la question sémantique prohibée, un impensé théorico-politique de la part de nombreux prescripteurs d’opinion (issus de la droite et de la gauche, pour le coup réunis dans un bel unanimisme de cour) qui ne peuvent se résoudre à abdiquer leur position de monopole en matière de prêt-à-penser. Car enfin, quels que soient les postulats idéologiques de chacun, il devrait être démocratiquement possible en France en 2020 de lancer un média sans se voir immédiatement condamné préventivement au bûcher pour sorcellerie, nazisme de coloration rouge-brune et autres crimes nauséabonds inavoués. Aussitôt la cohorte des lyncheurs, éditocrates subventionnés et maîtres censeurs s’est mise en branle, à la recherche des moindres traces ADN prouvant l’origine nécessairement stalino-hitlérienne de ce projet, visant la disqualification de ses futurs contenus et de ses contributeurs. Ce cocasse déchainement d’hystérie justifie à lui seul qu’on prête une oreille et un œil sympathique à la démarche éditoriale visée, tant le consensus est par nature suspect et le doute intellectuellement salvateur.


Derrière l’incapacité d’un système médiatique prébendier à accepter que des voix autonomes et originales s’élèvent pour apporter un certain nombre d’analyses non consensuelles, comme si tout nouveau média ne pouvait qu’être le reflet servile du système dominant dans la start-up nation, se pose donc immédiatement une question de nature idéologique. En effet, on assiste au lynchage, à la disqualification, à l’accusation de fascisme, qui sont les bonnes vieilles recettes éprouvées du gauchisme culturel triomphant et dominant depuis plus de 40 ans, lequel réduit systématiquement l’adversaire à l’ennemi et a soutenu au plan idéologique la consolidation d’un système de pouvoir, d’asservissement (qui est l’exact opposé sémantique de la « souveraineté »), d’un « ordre mondial » fondé sur l’individualisme (« There is no such thing as society » disait Margaret Thatcher, il n’y a que des individus…)acoquiné comme larrons en foire avec une financiarisation sans frontière de l’économie, et toute sa cohorte de délocalisations, de trafics de main d’œuvre, de dumping social, de prédations et de destruction des Etats-nations.


Michel Onfray comme Eric Zemmour présentent tous deux la particularité d’être à la fois, par leur nature polémiste, hostiles au consensus idéologiquement dominant (lequel est toutefois en train de lancer, moribond, son chant du cygne), tout en étant solidement installés au plan médiatique en dépit des cris d’orfraie suscités par leur présence chez les gardiens du temple. On se souvient qu’en dépit de l’immense succès de son émission quotidienne sur la chaîne CNews, Eric Zemmour fait l’objet d’une surveillance soutenue et toute particulière de la part du CSA (laquelle est tout sauf une instance réellement indépendante) tandis qu’au lendemain de la Convention de la droite, les sociétés des journalistes du Figaro ou encore les représentants du personnel de Canal Plus prenaient bruyamment leurs distances d’avec l’essayiste, dans un magnifique et courageux élan unanimiste de défense de la liberté d’expression et du pluralisme…


Le Monde, Libération et tant d’autres ont, quant à eux, accueilli l’initiative de Michel Onfray par le barrage d’artillerie que l’on connaît, dans la plus pure tradition liberticide d’une certaine gauche intolérante qui supporte si mal la dialectique, l’opposition, la conflictualité, et ne voit certainement pas d’un bon œil que quiconque se revendique d’un peuple depuis longtemps par elle abandonné au profit du combat minoritariste, victimaire et nombriliste propre à la post-modernité agonisante (mais toujours aux manettes). Il importe de noter que ce tir de barrage s’est effectué avant même que les premiers textes de Front populaire aient été publiés, ce qui démontre la volonté de disqualifier l’initiative a priori, sans même prendre la peine de se référer aux contenus ni à l’argumentation : peu importent les faits ; seule compte l’idéologie. Au moins, c’est clair.

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