Plutôt que de s'attaquer à la méritocratie, luttons contre le naufrage éducatif - Par Olivier Babeau

Face aux critiques récentes formulées à l'encontre de la méritocratie, le chroniqueur Olivier Babeau défend cette notion qu'il juge indispensable. Il faudrait pallier les défaillances du mérite plutôt que de remettre en cause son bien-fondé, argumente-t-il.


La France est depuis longtemps familière des critiques de son système de production des élites. Pour Pierre Bourdieu, on le sait, il est essentiellement un mécanisme de reproduction sociale. Le mérite ne serait qu'un concept hypocrite permettant la légitimation des classes dominantes et l'humiliation des dominés. La notion de mérite fait l'objet d'attaques plus récentes mais non moins radicales de la part de plusieurs ouvrages remarqués. Pour le professeur de droit à Yale Daniel Markovits[1] l'idéal méritocratique est un piège : les mécanismes de concentration de l'influence et de transmission dynastique de la fortune et des privilèges à travers les générations dominent. Michael Sandel[2], de Harvard, fait le constat similaire de la «tyrannie du mérite» : le culte individualiste du diplôme corrompt les liens traditionnels de solidarité et fait disparaître les classes moyennes. Le britannique David Goodhart, qui s'était distingué par sa passionnante analyse de la polarisation de la société entre «anywheres» et «somewheres» (les élites cosmopolites et le petit peuple des gens attachés à leur territoire), fustige également dans son dernier essai[3] une «méritocratie héréditaire» plaçant injustement l'accent sur les capacités cognitives au détriment des compétences liées au lien social et à l'habileté manuelle.

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