Laïcité & dérives identitaires : l'universalisme affiché par Emmanuel Macron est-il sincère ? - Par Céline Pina

Si Emmanuel Macron et le gouvernement se sont saisis dans les mots du défi du séparatisme, la réalité de l’action gouvernementale est parfois beaucoup plus ambiguë. En renonçant à leur genou à terre, les joueurs de l’équipe de France se sont ainsi montrés plus responsables que la ministre des Sports qui les encourageait à le faire. Quant à « l’islamo-gauchisme » à l’université, Le Point révélait ce mercredi que le CNRS avait refusé le rapport demandé par la ministre de l’Enseignement supérieur.


Atlantico : Dans une tribune publiée dans les colonnes du Monde ("Islamo-gauchisme" : "Au secours, le clivage droite-gauche revient !"), des députés LREM et des ministres proches d’Emmanuel Macron, dont Cédric O, Stanislas Guerini, Elisabeth Moreno et Stéphane Sejourné, refusent le débat entre "contempteurs de l’islamo-gauchisme" et "défenseurs de l’intersectionnalité". Si Emmanuel Macron a su prononcer les mots de "séparatisme" et d’"islamisme", ses paroles ne semblent pas avoir été suivies d’effets. Quand la ministre des Sports soutenait l’initiative des joueurs de l’équipe de France de mettre un genou à terre en soutien à Black Lives Matter, on apprenait dans Le Point que le CNRS a refusé le rapport commandé par la ministre de l’Enseignement supérieur sur l’islamo-gauchisme. La parole d’Emmanuel Macron sur ces sujets est-elle entravée par d’autres acteurs ? Sinon comment expliquer cette différence entre paroles et actions ?

Céline Pina :
Le problème du pouvoir macronien est qu’il est faible et a très peu de relais dans la société. Du coup, quand il se positionne sur des sujets sensibles, il a peur d’être rattrapé par la patrouille du gauchisme culturel et d’être traité d « ’islamophobe », de raciste. Alors il se met frénétiquement à donner des gages aux islamogauchistes, abattant de sa main gauche ce que sa main droite avait mise en place. Illisibilité et insécurité sont donc les deux mamelles de son action. De fait il ne produit aucune doctrine et les institutions n’ont aucun guide pour agir. Par exemple, alors que l’islamo-gauchisme est une réalité qui fait des dégâts à l’université et dont Sciences-po Grenoble vient d’illustrer la violence, le président laisse sa ministre se faire humilier par la direction du CNRS et la Conference des Présidents d’université sur cette question. Ceux-ci ont décidé que l’islamogauchisme ne correspondait à aucune réalité scientifique. Peu importe que le terme ait été renseigné et défini par Pierre-André Taguieff, peu importe que la sociologie et d’autres domaines soient tellement gangrénés que derrière la mise en avant de la liberté académique, on ne trouve que l’entrisme sans complexe d’idéologies militantes. La situation à l’Institut d’Etudes politiques de Grenoble a montré ce que cette idéologie pouvait faire au sein des institutions et comment l’incapacité de la direction d’assumer son rôle et de poser des limites avait entraîné des débordements violents. Cet IEP y a perdu toute crédibilité. Le rapport d’inspection parle notamment de climat de peur, de harcèlement et d’une forme de chantage exercé sur les étudiants et les professeurs par un syndicat aux méthodes fascisante. Mais d’après le CNRS, rien de tout cela n’existe et l’islamogauchisme est juste une arme de méchant d’extrême-droite pour attaquer les musulmans et les racialistes.

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