Raymond Aron "Essai sur les libertés" (1965): Grandeur et fragilité de la liberté politique - Par Nicolas Baverez


Dans ce livre qui s'inscrit dans la tradition libérale française à la suite de Montesquieu et de Tocqueville, Raymond Aron montre que la liberté politique peut être conciliée avec l'égalité et que le clivage fondamental oppose la démocratie et le totalitarisme. Pour Nicolas Baverez, ces réflexions restent parfaitement actuelles, au moment où la démocratie traverse une crise existentielle, prise sous le feu croisé des démocratures, du djihadisme et des populismes, et où la survie de la liberté politique s'impose comme l'enjeu central du XXIe siècle.

Œuvre collective : De Platon à Soljenitsyne, revenir aux sources de la pensée politique (mechantreac.blogspot.com)

NICOLAS BAVEREZ, historien et économiste, est éditorialiste pour Le Figaro et Le Point. Il est l'auteur d'une biographie de Raymond Aron - Raymond Aron, un moraliste au temps des idéologie (rééd. en 2005) -, et plus récemment de L'Alerte démocratique (2020) et du Monde selon Tocqueville (Tallandier, 2020).


"Ce livre est issu de conférences données en avril 1963 à l'université de Californie, à Berkeley. Comme ces conférences étaient organisées par un Comité Jefferson, je choisis tout naturellement pour thème la liberté et me proposai de reprendre la vieille controverse sur les libertés formelles et les libertés réelles. Que vaut l'idée, popularisée par les marxistes, selon laquelle les libertés politiques, personnelles, iintellectuelles, n'ont aucune portée effective, seule une révolution touchant à la propriété des moyens de production étant de nature à garantir une liberté réelle ?
J'ai tâché de réondre à cette interrogation par trois sortes d'analyse. Dans un premier chapitre, je me suis reporté à l'origine du débat et j'ai confronté les doctrines d'Alexis de Tocqueville et de Karl Marx entre elles et avec le présent. Là où les libertés formelles ont été supprimées, en Europe de l'Est par exemple, elles apparaissent à ceux qui en sont privés étrangement réelles. Il est vrai, simultanément, que nous sommes tous marxistes en un sens : toutes les sociétés modernes ont l'ambition de construire l'ordre conforme à leur idéal et refusent de se soumettre à aucune fatalité.
Dans un deuxième chapitre, j'examine l'actuelle synthèse démocratique et libérale -libertés formelles, lois sociales, planification souple- et les critiques auxquelles elle est en butte, critique des purs libéraux d'un côté, critiques de socialistes insatisfaits de l'autre.
Enfin, dans un troisième chapitre, je m'interroge sur la compatibilité entre les nécessités de la civilisation technique et la liberté politique au sens strict du terme, c'est-à-dire la participation des citoyens et des élus aux affaires publiques.
Ce petit livre appartient, comme les précédents, à l'enquête que je poursuis, depuis de longues années, sur la civilisation moderne. J'emprunte aux penseurs du passé les questions qui demeurent actuelles parce qu'elles sont permanentes, mais je cherche les réponses dans l'observation du réel."
R.A.



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