Black-out espagnol, nous ne sommes pas à l’abri - Par André Merlin
Le mot de Méchant Réac® - Par Laurent Sailly
Le 28 avril 2025, la péninsule ibérique a subi un black-out massif, plongeant Espagne et Portugal dans le noir pendant plus de douze heures. Cet événement, le plus grave en Europe depuis l’Italie en 2003, est lié à une dépendance excessive aux renouvelables intermittents, qui représentaient 70 % de la production au moment de la panne (60 % solaire, 10 % éolien). Les jours précédents, le réseau espagnol montrait déjà des oscillations de fréquence et de tension. Le déclenchement d’urgence de trois centrales solaires, totalisant 2 000 MW, a aggravé l’instabilité. Faute de moyens pilotables (nucléaire, hydraulique, gaz), le système n’a pas pu compenser. En quelques secondes, les interconnexions avec la France ont sauté, isolant l’Espagne et provoquant l’effondrement du réseau.
Ce cas illustre les limites techniques des renouvelables intermittents, incapables d’assurer la stabilité de fréquence et de tension faute d’inertie électro-mécanique. Les experts estiment qu’au-delà de 50 % de part instantanée, le risque de déséquilibre devient critique, sauf dans des pays très interconnectés comme l’Allemagne. L’épisode rappelle des précédents en Australie, Taïwan, Royaume-Uni, Texas et Brésil, qui ont conduit à des révisions de politiques énergétiques. En Espagne, le gouvernement refuse de remettre en cause sa stratégie pro-renouvelables, tandis que l’ENTSO-E publiera ses conclusions définitives en 2026.
André Merlin
Black-out espagnol, nous ne sommes pas à l’abri
