Dissidence – Dissonance: Contre la désinformation contre la guerre d'Algérie - De Jean Monneret

Pour l’historien Jean Monneret, le rapport de Benjamin Stora enfonce un peu plus une France qui devrait forcément être « plurielle » dans le carcan pénitentiel. Analyse.


« Durant les années 1990, la recherche historique concernant la guerre d'Algérie fut touchée par un mal insidieux et malheureusement profond. On vit monter au créneau une génération d'historiens jeunes et prétendument désinhibés, mais n'ayant rien connu du conflit et n'ayant surtout qu'une très faible idée des passions et des déchirements qu'il causa. Encensés par les media auxquels ils facilitèrent l'étrange travail de repentance qui a transformé notre pays […], ils acquirent vite le monopole de la parole publique. Le conflit algérien, c'était eux. […]Ces jeunes gens étaient acquis à un anticolonialisme assez primitif, lequel ne les empêchait nullement de coloniser les institutions universitaires et une bonne portion des appareils idéologiques qui distillent la bien-pensance. […]Le résultat est aujourd'hui confondant. En pleine guerre contre l'hydre islamiste, le conflit en Algérie comme la période coloniale tout entière sont devenus les sources inépuisables d'un procès de l'armée française et de la France tout court. Ils nourrissent un acte d'accusation partial. Dans cette historiographie jeune et désinhibée, il n'y a guère de préoccupation nationale, ni la crainte d'embellir, fût-ce indirectement, la violence révolutionnaire. »


Faut–il en finir avec le Rapport Stora ?

Par Jean Monneret

Commencée en 1830, achevée en 1847, la Conquête de l’Algérie suscita en France un clivage entre « colonistes », soutenant l’entreprise et « anticolonistes » la combattant. Il s’est presque maintenu jusqu’à nos jours. En un premier temps, spécialement sous le Second Empire, l’Algérie fut tenue pour un territoire musulman n’ayant pas vocation à s’assimiler à la France. Après la chute de l’Empire en I870 et l’avènement de la troisième république, les dirigeants français, conduits par idéologie jacobine à négliger les identités religieuses et culturelles, firent de l’Algérie une extension du territoire métropolitain. L’empire colonial exalté et porté par Jules Ferry devint, pour la France amputée de l’Alsace-Lorraine, le moyen d’opposer cent millions d’hommes à la menace prussienne. Dans l’opinion, la réticence envers la colonisation demeura néanmoins latente.

Dans l’entre-deux-guerres, la mystique coloniale fut vivace tandis que les opposants se recrutaient de plus en plus à gauche. En 1945, l’influence du marxisme, dans les milieux intellectuels et à l’université, conforta cette hostilité. Les œuvres de Charles-André Julien (né en 1891 et mort en 1991, cet historien et journaliste, spécialiste de l’Afrique du Nord et militant anticolonialiste, a enseigné entre autres à Sciences-Po Paris, à l’ENA) et de Charles-Robert Ageron (né 1923 et mort en 2008, cet professeur d’Histoire à l’université de Tours, spécialiste de la colonisation française en Algérie est aussi un chrétien de gauche, proche de la revue Esprit et l’un des premiers à critiquer la torture) constituèrent un point d’équilibre, car, tout en centrant leurs analyses sur l’Algérie, « perle de l’empire » et en affirmant leur vision anticoloniale, ces historiens surent ne pas transiger avec les faits établis et écarter toute propagande.

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