Olivier Babeau : L’idée de puissance est la grande absente des discours politiques français

Le chroniqueur et essayiste Olivier Babeau déplore le manque d’ambition des dirigeants français, qu’il juge inaptes à renforcer la compétitivité du pays.


Les discours politiques sont des thermomètres de la température d’une société. Au-delà des modes et du hasard médiatique qui font se succéder les coups de projecteur sur différents thèmes, ils reflètent les préoccupations profondes des électeurs auxquels les élus et les candidats tentent de répondre. Dans certains cas, pourtant, c’est plutôt le silence qui est éloquent. Le refoulé, on le sait, c’est l’essentiel. «Dis-moi ce que tu ne dis pas et je te dirai qui tu es.»

L’idée de puissance est la grande absente des discours politiques français. Qui parle aujourd’hui sérieusement, et comme d’une priorité, de la place de la France dans le monde et des façons dont nous pourrions concrètement la renforcer? Qui insiste sur la capacité de reconquérir des parts de marché à l’étranger et de rayonner véritablement, autrement que par un très douteux exemple que nous donnerions aux autres peuples?

La politique de puissance est désormais absente de la plupart des programmes, ou alors évoquée furtivement et sans conviction, comme le signe de croix d’un athée contraint d’assister à la messe. On y trouvera en revanche à foison des arsenaux de mesures punitives et des envolées lyriques sur le respect de l’environnement. Nous protéger est la grande affaire de ceux qui nous dirigent: on nous protège contre la vie, contre les autres, contre nous-même aussi. On édifie des remparts. On se barricade contre les menaces du monde, même quand ils prennent la forme d’investissements étrangers. Nous sommes en mode défensif ; jamais à l’offensive. On ne dit plus rien sur la façon dont la France pourrait tenir une place dans le monde ou même s’affranchir des autres puissances. Silence éloquent. On parle bien de souveraineté mais seulement pour en faire un prétexte à une illusoire autosuffisance. Il ne s’agit pas de vaincre, mais au mieux de n’être pas vaincu. On parle de s’émanciper de la tutelle extérieure, mais on ne rêve même plus de l’imposer à quiconque. On trouve aussi parfois quelques références à une «compétitivité» qu’on se garde de confronter aux autres mesures proposées qui, elles, ont souvent pour effet de dégrader notre compétitivité.

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