Isabelle Barbéris: «Ce nouvel académisme progressiste étouffe la liberté de création»

D'où vient le « politiquement correct » de la culture ? La diversité culturelle, jusqu'alors au service de la défense du pluralisme, s'est depuis aventurée dans la comptabilité ethnique et biologique au sein du milieu culturel. Elle a alors été prétexte à la construction d'un nouvel académisme en art, accompagné de censures fondées sur un supposé « droit à représenter », où les dogmes ethno-différentialistes mettent à bas les fondements universalistes qui permettent de faire société. Le nouvel académisme anti-culturel, qui tue à la fois l'académisme et la contre-culture, transforme l'art en ingénierie sociale et en moyen de contrôle, au nom de notre propre émancipation, et joue le rôle d'un miroir grossissant. Il faut s'en inquiéter : le politiquement correct viendra-t-il à bout des règles les plus élémentaires de la vie démocratique ?
FIGAROVOX/ENTRETIEN - Maître de conférences en arts du spectacle à l’université Paris-Diderot et chercheuse associée au CNRS, l’auteure de L’Art du politiquement correct s’inquiète de la progression de la nouvelle pensée culturelle au sein des institutions nationales.
LE FIGARO MAGAZINE. - De plus en plus d’expositions, de manifestations du spectacle vivant sont interdites, réécrites ou réinterprétés à la lumière des impératifs progressistes. S’agit-il d’un véritable phénomène de censure menaçant la liberté de création, ou bien d’événements marginaux dont il ne faudrait pas s’inquiéter?
Isabelle Barbéris. - C’est tout sauf marginal! Il s’agit bien d’un nouvel académisme désormais institutionnalisé au sommet de l’appareil d’État - qu’il s’agisse d’opéra, de cinéma, d’audiovisuel, de théâtre. Il a ses institutions et ses porte-parole, galvanisés par la bonne conscience. Ce «progressisme», narcissique et régressif, celui du décolonialisme, de l’intersectionnalité et de l’ethnodifférencialisme, s’invite dans les instances conservatoires les plus prestigieuses: on met donc du En marche! là où la mission est de conserver! Et le mouvement symétrique existe. Il complète le processus de liquidation des valeurs: le conservatisme s’invite dans les lieux d’avant-garde ; le palais de Tokyo invite le Qatar ; l’on crée des établissements culturels qui confondent culte et culture, comme l’Institut des cultures d’islam, récemment le paquebot Institut français de civilisation musulmane.
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