Colonel (ER) Raphaël Bernard: «Avant de débattre de l’avenir de “Barkhane”, mesurons ce qu’ont accompli nos soldats!»
La fin de l’année 2020 a rappelé à l’opinion publique toute l’âpreté de la guerre que les soldats français poursuivent au Sahel depuis huit ans. L’émotion légitime face à nos cinq soldats tombés si loin, l’incrédulité devant les objectifs politiques et sécuritaires de cet engagement et le jeu d’opposition politique ne doivent pas aboutir au raccourci qu’un retrait rapide des troupes françaises est nécessaire sous prétexte que l’action militaire aurait failli. Car le terrain infirme cette analyse. Trop méconnus dans leur cohérence d’ensemble, les résultats de «Serval» (2013-2014) puis de «Barkhane» (2014 à aujourd’hui) sont bien probants en ce qu’ils ont impacté profondément un ennemi djihadiste résilient, qu’ils ont aguerri fortement nos partenaires africains et qu’ils ont entraîné résolument à nos côtés nos alliés européens.