L’index mondial de la performance face au Covid est arrivé et la France est classée... 73ème sur 98 ! - Par Charles Reviens


Atlantico.fr : L’institut Lowy, un groupe de réflexion australien, a publié une étude dans laquelle il étudie l’impact de la géographie, des systèmes politiques, de la population et de l’économie dans la gestion de la crise sanitaire. Certains facteurs structurels expliquent-ils que certains pays ont mieux géré la crise que d’autres ? Est-on en mesure de dresser un profil type des pays ayant mieux réussi ?

Charles Reviens :
La pandémie virale respiratoire liée à la covid-19 court depuis plus d’un an et a provoqué une situation globale tout à fait inédite dans laquelle tous les pays du monde sont confrontés à peu près en même temps à peu près aux mêmes défis à la fois sur le plan sanitaire mais également dans le champ socio-économique.

L’éventuel point de comparaison historique qui vient à l’esprit concerne la pandémie grippale de 1918 (« grippe espagnole ») mais avec deux différences majeures : son apparition après quatre années de guerre mondiale, mais aussi la facilité contemporaine à comparer les données nationales et régionales en permanence. Les éléments de comparaisons sont aujourd’hui à un clic de souris sur son ordinateur ou à une pression du doigt sur l’écran tactile de son portable : données de l’hôpital Johns Hopkins de Baltimore, site ourworldindata ou covidtracker… Et il y a en plus le travail des organisations internationales sur les conséquences économiques de la pandémie, par exemple le world economic outlook du FMI ou les perspectives économiques de l’OCDE.

La facilité matérielle des comparaisons et la gravité globale de la situation rend ces comparaisons inéluctables par analystes et journalistes qui disposent aisément d’un immense matériau informationnel. On peut noter pour la France le rôle joué par Atlantico pour appeler l’attention du grand public et des pouvoirs publics sur les pratiques à l’étranger via de multiples contributions et par exemple les miennes depuis mars 2020.

Après les données brutes il y a donc différents travaux d’analyse et d’explication des performances relative des différents pays. L’une de mes contributions Atlantico a ainsi présenté le travail du professeur Yaneer Bar-Yam du MIT qui a classé les pays en « zones vertes » ou « zones rouges » en opposant les stratégies de maîtrise partielle de la contamination visant principalement à éviter son explosion aux stratégies d’éradication totale du virus, infiniment moins disruptives selon lui.

L’Institut Lowy présente aujourd’hui un nouveau scoring covid-19 de 98 pays. Pour mémoire cet institut est un thinktank australien qui porte le nom de Frank Lowy, un affluent homme d’affaires ayant cofondé Wesfield, la société gestionnaire de centres commerciaux rachetée il y a quelques années par Unibail Rodamco.

Leur étude, réalisée par Hervé Lemahieu et Alyssa Leng, classe les pays en fonction de la performance sanitaire covid (cas, décès et tests covid en valeurs absolues et rapportées à la population). Il ne s’agit pas d’une approche globale de la réussite qui inclurait non seulement les aspects covid mais également les aspects socio-économiques ou des conséquences exhaustives en matière de santé publique.

L’aspect intéressant de ce travail concerne son analyse de différents facteurs pouvant impacter la performance covid des 98 pays du benchmark : localisation dans une région du monde, systèmes politiques, taille de la population, développement économique, ceci afin de déterminer s’il existe des variations significatives entre les différents pays dans le traitement de la pandémie.

Les principales conclusions sont les suivantes :
  • efficacité supérieure de la zone Asie-Pacifique par rapport à l’Europe mais plus encore le continent américain (Nord et Sud), le plus touché au monde ;
  • agilité supérieure des pays de petite taille (moins de 10 millions d’habitants), notamment du fait que les frontières intérieures des pays à plus grande population sont souvent plus ouvertes et poreuses que les frontières internationales ce qui a peut-être facilité la propagation du virus à l’intérieur de ces pays ;
  • quasi désavantage compétitif constitué par un haut niveau de développement économique, notamment dans la phase amont de la pandémie où de nombreux gouvernements des pays en développement avaient plus de temps et souvent un plus grand sentiment d’urgence pour mettre en place des mesures préventives après que l’ampleur et la gravité de la crise mondiale aient été connues ;
  • prise en compte de la nature des régimes politiques et du caractère cohésif de la société du pays en question.
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