«Rendons sa légitimité à ce bien inestimable, la démocratie représentative» - Par Jean-Louis Bourlanges
LE FIGARO. - L’exécutif semble s’orienter vers un abandon de la proportionnelle, arguant le manque de temps lié à l’urgence sanitaire. N’est-il pas en effet irréalisable de prétendre réformer le mode de scrutin d’ici 2022?
Jean-Louis BOURLANGES. - «Est-il si tôt trop tard ?», comme dirait Montherlant. Je ne le crois pas, mais il n’y a plus de temps à perdre pour concrétiser l’engagement pris par le président de la République lors de sa campagne électorale d’introduire une dose substantielle de représentation proportionnelle dans le mode de scrutin législatif. Pour que la chose se fasse dans les délais d’usage, c’est-à-dire une année au moins avant le terme constitutionnel de la législature, il ne nous reste, compte tenu d’un agenda parlementaire très chargé, qu’une seule fenêtre de tir : le débat sur la modification du calendrier électoral prévu fin février. C’est vrai que c’est le moment ou jamais.