Loi Séparatisme et Charte de l’islam de France : l’islam peut-il vivre à l’écart de la politique ? - Par Jean-Philippe Delsol
Et à point nommé, le Conseil français du culte musulman (CFCM) a signé ce 18 janvier une « charte des principes » de l’islam de France dans laquelle Emmanuel Macron a vu « un engagement net, clair et précis en faveur de la République » de la part des cultes musulmans. Sauf que ce projet de charte n’a pas été rendu public, ce qui le rend suspect. Il comprend, selon les informations communiquées, dix articles pour affirmer « la supériorité des principes de la République sur les principes religieux » ainsi que « deux points politiques essentiels » : « le refus de toute ingérence étrangère » et « le rejet de l’islam politique ». Les musulmans seraient tenus de « respecter la cohésion nationale, l’ordre public et les lois de la République ». Les signataires s’engageraient à « ne pas criminaliser un renoncement à l’islam, ni à le qualifier d’apostasie ». Ils s’engageraient à lutter « contre toute forme d’instrumentalisation de l’islam à des fins politiques ». Ils dénonceraient « toute discrimination fondée sur la religion, le sexe, l’orientation sexuelle, l’appartenance ethnique ». Les organisations signataires rejetteraient « toute ingérence de l’étranger dans la gestion de leurs mosquées ». Les signataires qui ne respecteraient pas leurs engagements pourraient être exclus de la Charte à la demande des autres membres et perdre ainsi leur reconnaissance officielle.