Mathieu Bock-Côté: «Identitaires et djihadistes: la fausse équivalence»
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Génération identitaire est un étrange sujet de fixation. Car l’appel à sa dissolution est indissociable d’une hantise nouvelle, celle de l’ultradroite, qui menacerait la France de gestes séditieux et violents. S’il existe toujours des groupuscules d’ultradroite qu’il est naturel que le ministère de l’Intérieur surveille, il faut raison garder. Dans un monde où le fascisme est vaincu, l’antifascisme, devenu parodique, a besoin de se créer artificiellement ses ennemis pour se justifier comme posture rhétorique. L’américanisation des esprits pousse ainsi certains, en France, à voir poindre chez elle la menace d’un suprémacisme blanc imaginaire en ses frontières. Le régime diversitaire révèle ici la névrose à grande échelle qu’il engendre: c’est en réalité l’islamisme qui menace la France mais il ne se donne le droit de le critiquer qu’en n’en faisant qu’un visage parmi d’autres de «l’intolérance», qui ne serait jamais liée à une culture ou une religion particulière. Autrement dit, pour se donner le droit de combattre l’islamisme, il se croit obliger de transformer Génération identitaire en ennemi public et d’en exagérer l’importance. La manœuvre a la subtilité d’un bulldozer.