Ecriture inclusive: Le cru très woke des nouveaux dicos - Par Marie-Hélène Verdier et Sophie Coignard
Dernier avatar de l'écriture inclusive, le pronom imaginaire neutre «iel», contraction de «il» et «elle», a été ajouté dans la dernière version en ligne du dictionnaire Le Robert. Quelles seront les prochaines étapes de cette déconstruction folle?
Le "iel" nouveau est arrivé
Par Marie-Hélène Verdier
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Le "iel" peut attendre !
Par Sophie Coignard
La nouvelle fait hurler de joie quelques militants de l’écriture inclusive. Le dictionnaire Robert en ligne propose désormais une définition du pronom neutre « iel », « sujet de la troisième personne du singulier et du pluriel, employé pour évoquer une personne quel que soit son genre ». Elle suscite aussi la réprobation du ministre de l’Éducation nationale, de Brigitte Macron et de nombreux professeurs de français. Ainsi, le Robert en ligne, et c’est bien dommage, n’explique pas dans sa notice comment s’accordent les adjectifs qualificatifs, par exemple. Dit-on « iel est heureux » ou « iel est heureuse » ? Mystère.
Bizarrerie supplémentaire, le dictionnaire mentionne des variantes possibles telles que « ielle » ou « ielles ». La neutralité serait-elle à géométrie variable, tantôt plutôt masculine, tantôt plutôt féminine, selon l’humeur du jour ? Étrange, puisque l’emploi de ce pronom du troisième type, selon ses zélateurs, permet aux personnes qui ne se reconnaissent dans aucun des deux genres de ne pas être ostracisées. C’est ainsi que l’entend la ministre chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, Élisabeth Moreno, en parfaite contradiction avec son collègue de l’Éducation nationale : « Que l’on dise que, potentiellement, on peut dire “iel” parce que ça vient enrichir la langue et que c’est un pronom neutre, pourquoi est-ce si choquant ? » s’est-elle étonnée avec une candeur déconcertante.