Guerres hybrides · L’Ukraine, autre avant-poste de l’Europe - Par Jean-Sylvestre Mongrenier (Note de l'Institut Thomas More)
S’il était besoin de le rappeler, la situation actuelle aux frontières de la Pologne et de la Lettonie, voisines de la Biélorussie, souligne l’actualité des guerres et des menaces dites « hybrides ». Pour sa part, l’Ukraine est de longue date exposée aux coups et aux manœuvres du Kremlin, le « parrain » du despote qui sévit au Belarus. En vérité, la Russie mène une guerre froide dans différents champs, dont celui de l’économie et de la finance. En l’état des choses, le coût de cette agression est estimé à 120 milliards de dollars (106 milliards d’euros). Et de nouveau la pression militaire russe s’accroît sur l’Ukraine. Aux Occidentaux de rompre avec l’illusion d’une « multipolarité heureuse » et de soutenir vigoureusement ce pays, avant-poste de l’Europe.
La situation aux frontières de la Pologne et de la Lettonie, voisines du Belarus, et l’utilisation par Loukachenko de migrants et de réfugiés comme masse de manœuvre appellent l’attention sur les « guerres hybrides » qui menacent l’Europe. L’expression devient d’un emploi commun. Pourtant, le réveil est tardif : l’Ukraine est depuis plusieurs années déjà la victime d’un conflit de ce type, en rien « gelé ». « Une guerre suspendue, écrivait Paul Valéry, est une guerre reportée ». C’est depuis le rattachement manu militari de la Crimée à la Russie, en février 2014, et le déclenchement d’un conflit armé au Donbass le mois suivant que l’expression de « guerre hybride » a fait florès. Dans ces deux territoires qui relèvent de la souveraineté ukrainienne, des forces russes et des moyens de combats, sans signes d’identification, sont alors déployés et présentés comme l’émanation d’une révolte populaire spontanée contre le « fascisme » posé comme instance transhistorique.
