J'ai lu et aimé : "Laïcité, j'écris ton nom" - De Abnousse Shalmani

« Alors ? À quoi bon ? » se demande Abnousse Shalmani dans Laïcité, j'écris ton nom, qui sort mercredi 1er mai aux Éditions de l'Observatoire. « À quoi bon reprendre les mots déjà dits, déjà écrits ? À quoi bon poursuivre la lutte alors que souvent, trop souvent, tout semble déjà perdu ? » À quoi bon combattre pour « la laïcité, la liberté, l'universalisme, la République, la France ? » L’écrivain d’origine iranienne fait l’éloge de l’humanisme et de l’universalisme. Autant de valeurs aujourd’hui menacées face à la montée de l’islamisme, alerte-t-elle.


« Aujourd'hui, nous voilà réduits à défendre la liberté et la laïcité, à nous défendre de n'être ni racistes, ni colonialistes, ni "islamophobes". Nous, les universalistes, humanistes, nous voilà coupables de considérer tous les hommes égaux face aux nouveaux racistes qui défendent la naissance comme identité, la couleur de peau comme personnalité, qui excusent l'antisémitisme quand il émane de la religion des opprimés, l'homophobie et la misogynie quand elles sont dites par des cultures non occidentales. Ça suffit ! Soyons conscients des erreurs honteuses du passé et fiers des avancées humanistes, mais cessons de retenir notre cri face à l'horreur de l'islamisme. L'islamisme tue des musulmans athées au Pakistan, des étudiants iraniens, des femmes indonésiennes, des catholiques nigérians, des mécréants partout, des juifs en Occident comme en Israël... Nous pouvons remercier ceux qui se battent et qui meurent là-bas pour défendre ce qui n'est plus unanimement partagé ici, par lâcheté, par peur, par culpabilité mal placée. Soyons à leur hauteur. »

« Laïcité, j'écris ton nom », d'Abnousse Shalmani, 
Éditions de l'Observatoire, mai 2024, 80 pages, 10 euros.

Abnousse Shalmani et Kamel Daoud : « Si vous ne voulez pas de ce pays, on est preneurs ! »

ENTRETIEN. À l’occasion de la sortie de « Laïcité, j’écris ton nom », Abnousse Shalmani dialogue avec Kamel Daoud. Les deux écrivains évoquent leur attachement au pays des Lumières.

Propos recueillis par Peggy Sastre

À quoi bon, après des enfants tués à bout portant dans leur école, des journalistes passés à l'arme automatique dans l'exercice de leurs fonctions, les clients d'une épicerie abattus en venant acheter en vitesse un bout de pain, 130 personnes fusillées parce qu'elles étaient sorties boire un verre ou assister à un concert de rock, 84 autres écrasées par un 19 tonnes en bord de mer où elles étaient venues voir un feu d'artifice, après un prêtre de 85 ans égorgé en pleine messe, un couple de policiers poignardés à mort devant leur fils de 3 ans et demi ? À quoi bon, après un professeur décapité en pleine rue pour un cours d'éducation civique jugé blasphématoire, et dénoncé par des élèves de son collège contre 300 balles à cause d'une de leur camarade mythomane ?

Simplement parce qu'il n'y a pas d'autre option. Car, ce que nous raconte Shalmani, c'est aussi l'histoire d'un modèle, celui de la France, construit comme un asile pour les réprouvés du monde entier. Et que, si nous abdiquons, si nous baissons les bras en croyant pouvoir attendre que cela passe, il n'y aura plus rien, pour personne.

« Plus de refuge nulle part pour les amoureux de la liberté, les persécutés de l'obscurantisme. » Notre chroniqueur Kamel Daoud est de ceux-là. Parce que lui aussi refuse, obstinément, de laisser gagner les obscurantistes, car cela signifierait abandonner le pays où il a pu sauver sa vie quand, en Algérie, « le couteau arrivait à l'os ». Les faire dialoguer tenait donc de l'évidence.

Abnousse Shalmani et Kamel Daoud : « Si vous ne voulez pas de ce pays, on est preneurs ! » (lepoint.fr)

Abnousse Shalmani: «Rappelons aux étudiants que la révolution en Iran est née de la jonction entre communistes et islamistes»

Par Alexandre Devecchio

LE FIGARO. - Vous dédiez votre livre aux 1160 victimes des pogroms du 7 octobre 2023. Pourquoi ? Cet événement a-t-il été trop vite oublié ?

Abnousse SHALMANI. -
Les pogroms et les otages ont été très rapidement occultés par un discours militant islamiste nourri par une haine ahurissante. Les jours qui ont suivi les pogroms, nous avons vu, des militants, jeunes et moins jeunes, arracher les affiches représentant les visages des otages. Ce geste négationniste doublé de la joie mortifère de trop de populations arabo-musulmanes, mais pas seulement, en Indonésie, au Yémen, en Tunisie, jusqu’en Allemagne où une distribution de bonbons a été organisée pour « célébrer » les massacres du 7 octobre, ou dans les universités américaines, où l’attaque terroriste était transformée en « acte de résistance », m’a d’autant plus motivée dans ma volonté de demeurer, envers et contre tout, une humaniste. On ne danse pas sur des cadavres, on ne s’enthousiasme pas de la mort de civils, on n’amalgame pas résistance et massacre.

Que vous inspirent les blocages de Sciences Po ? Manifestation légitime de soutien au peuple palestinien ou illustration de la dérive islamo-gauchiste d’une partie de l’enseignement supérieur ?

S’il est naturel et même initiatique de manifester, de s’opposer, de résister pour un étudiant, s’il est même formateur de se rebeller, ce n’est pas ce qui se passe dans les universités occidentales face au conflit Israël-Hamas. Ce que je vois et entends n’est pas une défense des Palestiniens mais une haine d’Israël qui flirte dangereusement avec l’antisémitisme. Clamer « From the river to the sea Palestine will be free » ne veut rien dire d’autre qu’« Israël doit disparaître de la carte ». Quand les étudiants se peignent les mains en rouge, reproduisant le geste de deux tueurs palestiniens, à Ramallah en 2000, après avoir démembré et tué deux Israéliens, on ne peut pas dire « on ne savait pas », on participe à un discours islamiste moribond qui ne veut pas la paix, mais la disparition d’Israël et des juifs.

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