Cécile Philippe : Cessons de parler de fiscalité avec des œillères
Qui paye vraiment l’impôt ?
Les taxes sont rarement acquittées par ceux que l’on croit. L’analyse économique a souligné très tôt que le contribuable « statutaire » ou « juridique » n’est pas nécessairement celui qui assume d’un point de vue effectif l’impôt. L’incidence de la fiscalité dépend en effet de la capacité des acteurs à reporter la charge de l’impôt sur des tiers. C’est le cas de la fiscalité ciblant les entreprises, qui finit toujours par porter sur des personnes physiques, consommateurs, salariés ou épargnants. D’où l’importance de bien anticiper sur qui va peser une nouvelle taxe et, à l’inverse, pour qui elle sera neutre.
Ceci est particulièrement important dans le cas des impôts de production. Quand l’entreprise ne fait pas simplement faillite, ce sont les consommateurs qui font les frais des impôts de production (avec des biens et services plus chers), les salariés (avec des augmentations de salaires moindres), les chômeurs (avec moins d’emplois) ou les épargnants (avec un rendement moindre). La baisse de cette fiscalité est donc une bonne nouvelle pour les ménages.