Thierry Lentz : "L'irruption de la race dans le débat public est le fait de groupes minoritaires et subversifs"
C’est justement pour proclamer sans équivoque qu’elle ne doit en aucun cas intervenir dans les rapports sociaux au sens large que la notion de race subsiste juridiquement en France, à l’article premier de la constitution : « La République […] assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion ». Et comme le droit ne s’applique pas de lui-même, même s’il doit être le seul guide de l’action de l’État et des particuliers, des efforts doivent être consentis pour que le principe connaisse sa pleine et constante application. On ne peut pas dire que ces efforts ne sont pas faits, même si, en ce bas monde, rien n’est jamais parfait et tout reste toujours, sinon à recommencer, au moins à entretenir et à perfectionner. En ce sens, je ne crois pas que l’importation chez nous de mouvements américains, qui répondent à des questions et une histoire spécifiques aux États-Unis, soit de nature à identifier les problèmes propres à la société française et encore moins à les résoudre. [...]