Pierre Vermeren: «Les élites de la République de 1900 se sentaient une responsabilité sociale, aujourd’hui elles font sécession»


Depuis 1870, la République gouverne le peuple français. Si les Français ont largement adhéré à ce régime, c’est qu’il a contribué à leur bien-être, et surtout a permis aux plus modestes de s’élever par le travail et l’école. Pourtant, aujourd’hui, nos concitoyens s’interrogent sur les impasses de notre démocratie, les manquements face aux nouvelles inégalités et l’affaiblissement de leur État. Notre République est-elle menacée ou obsolète ?

Pierre Vermeren revient de manière concrète sur la fabrique du républicanisme à la française. Il décrit les mécanismes et les conjonctures qui, depuis quelques décennies, ont conduit nombre de nos compatriotes à devenir méfiants envers leurs élites. Cent cinquante ans après la proclamation définitive de la République, il en retrace les constructions, les ambitions et les failles, nous questionnant au passage, en ce moment dont nous pressentons qu’il est un tournant, sur la démocratie que nous voulons pour construire l’avenir.


ENTRETIEN PAR GUILLAUME PERRAULT

FIGAROVOX.- Votre livre raconte les fondements du «républicanisme à la française». Qu’est-ce que c’est au juste?

Pierre VERMEREN.-
Le discours aujourd’hui dominant psychologise et moralise la République et la citoyenneté. Or en 1870, les pères fondateurs de la République ont établi l’impérative nécessité de venger l’humiliation de la France face à l’Allemagne, tout en affirmant leur volonté d’édifier une république politiquement égalitaire, fidèle aux grands principes de 1789. Pour parvenir à ces fins, ils ont réformé la nation. D’abord, en unifiant les Français par leurs institutions: l’école obligatoire, l’armée de conscription, le régime communal, et la loi votée au Parlement. Puis en forgeant une élite nationale conforme aux articles 1 et 6 de la Déclaration des droits de l’homme et du Citoyen: l’instruction pour tous, l’excellence pour les meilleurs.

Face à l’Allemagne, ils ont mobilisé le peuple par un nationalisme intellectuel de combat, et bâti une armée aussi puissante que la sienne (malgré notre déclin démographique relatif). Enfin, la République exercerait toute la force nécessaire face à ses ennemis réels ou supposés, qu’ils soient d’extrême-gauche, monarchistes, catholiques ou étrangers.


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