Edouard Husson : Ce grave danger pour la démocratie qui se cache derrière l’allergie d’EELV et de ses alliés au Tour de France


Atlantico.fr : Le maire de Lyon, Grégory Doucet, s'est distingué en prétextant que le Tour de France serait "machiste " et "polluant". Il s'agit du même édile qui quelques jours plus tôt avait refusé de se rendre aux voeux des échevins au nom de la laïcité... avant d'aller le lendemain poser la première pierre sur le chantier d'une nouvelle mosquée. Que signifie ce "deux poids deux mesures" ?

Edouard Husson :
On n’est pas dans du « deux poids, deux mesures ». Il s’agit du rejet pur et simple de ce qui fonde la France, à savoir la politique. Non seulement, traiter le tour de France de « machiste » et « polluant » ne veut rien dire sur le fond - pourquoi pas « sadique » et «cancérigène»? mais cela revient à exprimer une opinion purement personnelle, absurdement personnelle, et à vouloir l’imposer à la société. Cela revient à confondre la responsabilité de maire de Lyon avec un mandat national. C’est nier la vie en commun sur le territoire. C’est nier la mémoire collective française, celle de la « grande Boucle ». Le Tour de France est né en même temps que le sentiment de l’unité national achevée, au début du XXè siècle. En fait Monsieur Doucet déteste la réalité nationale en général, il déteste les origines chrétiennes de la France - Il n’a pas voulu se rendre à Notre-Dame de Fourvière - sans lesquelles il n’y aurait ni liberté ni distinction entre le religieux et le temporel. Il aime l’Islam, religion de fond pré-chrétien, régression par rapport au judaïsme et au christianisme puisqu’elle supprime la distinction entre le spirituel et le temporel. Monsieur Doucet est cohérent puisqu’il est porteur lui-même d’une croyance potentiellement totalitaire, l’écologisme catastrophiste. Ce qui est clair, c’est qu’on est dans la trahison du pacte national et républicain.

En dehors de quelques commentaires indignés, la partie semble déjà perdue dans l'opinion. Pourtant, on parle d'une minorité sociologique qui est en train de mettre à mal l'idée même de la France dont le tour cycliste annuel est un étendard. Pourquoi si peu de réactions?

Edouard Husson :
Je serai moins pessimiste que vous. Pourquoi dites-vous que la partie est perdue dans l’opinion? Quelques maires (Rennes, Lyon), élus à la faveur d’une abstention massive, professent des opinions absurdes sur le Tour de France. On se demande pourquoi les médias les relaient. Ensuite, les organisateurs du Tour se sont-ils tournés vers la puissance publique pour faire valoir leurs droits? Y a-t-il eu entrave au bon déroulement du Tour? Le problème n’est pas tellement dans les déclarations d’un Grégory Doucet, qui va progressivement se ridiculiser. L’impact de ces déclarations n’est rien à côté du fond: le maire de Lyon pourrait bien participer à une dynamique de la « gauche plurielle », telle que la souhaite Lionel Jospin. Et l’on peut imaginer une situation où un cartel des Khmers Verts, des gauchistes et du PS moribond mais opportuniste se qualifie pour le second tour de la présidentielle, contre Madame Le Pen, aux dépens d’Emmanuel Macron. Comme l’abstention serait massive et les prescripteurs d’opinion appelleraient à voter contre Madame Le Pen, on courrait le risque de se retrouver avec un idéologue d’une incompétence totale à la présidence. Cela ne tiendrait pas longtemps mais le pays serait plongé dans une situation chaotique. Les déclarations d’un maire totalement incompétent, fût-ce celui de Lyon, n’ont aucune importance. En revanche, le déni de réalité d’un monde politico-médiatique, qui pourrait amener à une situation d’ingouvernabilité du pays, c’est le phénomène inquiétant et le seul préoccupant. Il faut comprendre ce qui a rendu possible l’élection d’un Doucet. Comment Gérard Collomb a pu perdre la maîtrise des événements? Comment par son refus d’union des droites, le camp conservateur a pu laisser élire un personnage relevant du Dictionnaire de la Bêtise.

Les dernières élections municipales ont montré qu'une bonne partie de l'électorat des grandes villes soutenait des programmes EELV. On peine à savoir si il s'agit de véritables convictions, de simples aspirations à un mieux vivre (mais est ce mieux vivre que de devoir se plier aux dictats ultra-écolos?) ou d'un confortable conformisme de circonstance?

Edouard Husson :
Une petite partie, nous parlons de minorités. Les maires se réclamant d’une écologie idéologique ont été élus par défaut. Leurs idées - si l’on peut dire - n’arrivent au pouvoir que parce que LR et le PS continuent leur lent déclin. Madame Hidalgo, étiquetée PS, a sauvé son fauteuil de maire en livrant Paris aux écolos. Il faut comprendre pourquoi aucune candidature n’a pu émerger pour faire éclater l’imposture. Pourquoi Madame Dati, dont la candidature pouvait rassembler bien au-delà du PS, ne s’est au fond pas battue pour être élue maire alors qu’elle avait très clairement, dans les sondages, au mois de décembre, un potentiel de victoire? Comment le si génial président Macron a-t-il pu à ce point rater la conquête de Paris par LREM? Ce qui me gêne, c’est non pas l’incompétence de Madame Hidalgo - elle est connue depuis longtemps - mais l’incapacité de la droite à s’organiser, se structurer, aller rassembler le Paris populaire souffrant et l’ouest parisien. L’incapacité du macronisme à produire autre chose que de la médiocrité héritée du PS ou des politiques de circonstance rassemblant ce qu’il reste d’un « parti de l’ordre » apeuré par les conséquences sociales de sa paresse intellectuelle et politique. C’est là qu’il faut travailler.


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