Elisabeth Lévy : Dernier arrêt avant la soumission


Le déni c’est fini. Cette fois, ça ne peut pas continuer. Le 16 octobre, c’est ce que beaucoup ont pensé, la rage au cœur, en apprenant qu’un professeur avait été décapité en pleine rue à quelques encablures de son collège. L’horreur du mode opératoire, le statut de professeur de la victime, encore porteur d’une vague effluve de sacralité même si depuis plusieurs décennies, on s’est efforcé, avec succès, d’en effacer toutes les expressions, y compris la plus simple qui consistait à se lever quand il pénétrait dans la classe (habitude abandonnée au cours de ma propre scolarité qui ne date pas d’hier), sans oublier la nature du crime qui lui était reproché, avoir essayé d’acclimater ses élèves à la liberté d’expression : tout devrait conspirer à réveiller les somnambules qui foncent vers l’abîme en insultant ceux qui tentent de les arrêter et, ce qui est plus fâcheux, en les entraînant avec eux.

Pourtant, on ne nous la fait plus. On ne croit plus aux rituels usés, auxquels les masques omniprésents ajoutent un zeste de grotesque: le Premier ministre qui se rend sur les lieux, les chaînes info qui basculent en « édition spéciale », les mots et proclamations martiales d’usage, la République et ses valeurs, la laïcité et ses défenseurs, nous ne céderons pas, sans oublier le ridicule « ils ne passeront pas » du président, alors qu’ils sont passés et depuis longtemps. On a du mal à croire que derrière ces signifiants fétichisés il y ait encore des référents. Depuis 2015, on connaît la chanson : plus il y a de mots, moins il y a d’actes.

https://pourunenouvellerepubliquefrancaise.blogspot.com/https://grandeschroniquesdefrance.blogspot.com/https://parolesdevangiles.blogspot.com/https://raymondaronaujourdhui.blogspot.com/

#JeSoutiensNosForcesDeLOrdre par le Collectif Les Citoyens Avec La Police