Pierre Manent : «Une offense délibérée à l’Église catholique»
Le gouvernement avait proposé une «jauge» évidemment impraticable, et si ridicule qu’elle était une insulte à l’égard de ceux qui étaient supposés s’y plier. Le président, qui l’avait, à la surprise générale, reprise dans son intervention du 24 novembre, fit savoir le soir même au président de la Conférence des évêques de France qu’elle serait revue et qu’une nouvelle jauge plus réaliste serait proposée par le premier ministre le jeudi 26. Point ne voulut le premier ministre, qui confirma la limite de trente participants quelles que soient les dimensions du lieu de culte. Ainsi le président, qui disait vouloir «réparer» les relations entre l’Église et l’État, se fait-il l’auxiliaire mi-honteux d’une offense délibérée à l’Église catholique, qui de tous les cultes est la plus concernée par ces mesures et à qui l’on déclare en face: nous nous moquons royalement des droits et des souhaits des fidèles.