François d'Orcival : La “santé mentale” de Recep Tayyip Erdogan
Des propos inimaginables huit mois plus tôt, quand Jean-Yves Le Drian s'adressait, le 28 février, à son homologue turc pour lui dire qu'il avait lancé à la Syrie et à la Russie un appel pour mettre fin au plus tôt à l'offensive militaire engagée dans le Nord-Ouest syrien contre les Turcs. C'est dire !
À ce moment, la France, et pas seulement elle, faisait de son mieux pour ramener le calme dans les Balkans. Le 9 mars, Erdogan était reçu à Bruxelles par les autorités européennes et celles de l'Otan ; il s'agissait de mettre fin au chantage turc aux migrants. Cela remontait à l'année 2015, quand 1 million de réfugiés venus notamment de Syrie avaient traversé la Turquie pour se répandre en Europe. Le 18 mars 2016, les Européens, conduits par les Allemands, avaient conclu un accord avec Erdogan pour qu'il garde chez lui ces migrants en échange de 6 milliards d'euros.