Covid-19: «En démocratie, on ne peut lutter contre une épidémie à n’importe quel prix» - Par Collectif

Pour les 24 intellectuels signataires de cette tribune, les attaques contre les libertés individuelles au prétexte de lutter contre le virus exposent nos sociétés à des maux plus grands qu’une épidémie imparfaitement maîtrisée. Nos dirigeants ont importé le modèle chinois sans même s’en rendre compte.


Après avoir persécuté ceux qui ont alerté le public sur une mystérieuse maladie à Wuhan, la dictature chinoise a fini par placer toute la ville en quarantaine le 23 janvier 2020. Le lendemain, la France recensait les premiers cas de covid-19 sur son sol. S’en suivit un étrange débat sur les qualités respectives des dictatures et des démocraties durant une pandémie.

Le 18 février 2020, Olivier Véran saluait la réactivité de la Chine qui a su «mettre en place des mesures de confinement et d’isolement très rapidement». À quel prix? Pour le savoir, il faut lire le témoignage du journaliste Arnault Miguet pour l’hebdomadaire Le 1, qui relate la scène de «cette jeune femme extraite de force de son appartement par des hommes en combinaison blanche». Concédons l’efficacité des dictatures pour imposer la distanciation sociale.

Heureusement, l’autoritarisme sanitaire ne fait pas consensus. Certains avocats de l’État de droit défendent sa préservation au motif qu’il serait tout aussi apte à ralentir une épidémie. Leur plaidoyer est toutefois curieux. Il suggère que nous devrions adopter la dictature si sa supériorité face à un virus était démontrée. Mais peut-on réduire la qualité d’un régime politique à une courbe des contaminations? Ne sommes-nous pas fondés à faire valoir l’existence de plus hauts objectifs?

Après tout, si la lutte contre la covid-19 était le seul critère pertinent, nous devrions tout de suite ouvrir des prisons sanitaires pour isoler les malades brutalement. Bien qu’envisagée, cette option n’a heureusement jamais été appliquée. Car nous considérons les droits de l’homme comme un principe non négociable. Quoique non quantifiable, le mal induit par leur suspension nous semble plus grand qu’une pandémie imparfaitement maîtrisée. La fin ne justifie pas les moyens.

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Les admirateurs de la république sanitaire de Platon oublient en effet qu’une dictature, aussi efficace soit-elle pour imposer une stricte quarantaine, expose les hommes à d’autres maux. Sont-ils moins tolérables qu’un virus? Dans le cas du «modèle chinois», gageons que les Ouïghours préféreraient être malades et libres qu’être protégés de la Covid dans des camps de travail forcé. C’est en ce sens que le philosophe André Comte-Sponville proclamait qu’il préfère attraper la covid dans la démocratie que de ne pas l’attraper dans une dictature.

De la même manière, il n’est pas sûr que la détresse économique, sociale et psychologique constitue, aux yeux des millions de travailleurs et d’étudiants qui la subissent contre leur gré, une contrepartie acceptable au fait d’échapper au virus. D’autant que la misère tue elle aussi.

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