A la suite de Platon, Aristote s'interroge sur le fondement de la politique. Paul-François Schira montre la magistrale logique de cette pensée: l'homme est un animal politique et la cité permet l'expression la plus aboutie de son humanité en le guidant à la recherche d'un ordre juste, que l'individualisme et les idéologies ont oublié dans leur persistance à considérer les communautés politiques comme autant de freins à l'émancipation de l'homme.
Œuvre collective : De Platon à Soljenitsyne, revenir aux sources de la pensée politique (mechantreac.blogspot.com)PAUL-FRANCOIS SCHIRA, haut fonctionnaire diplômé de l'ENA, enseignant à Sciences Po ainsi qu'à la Sorbonne, est essayiste.
L'extraordinaire intérêt que notre époque porte aux Politiques d'Aristote n'est pas seulement un effet de la révérence due aux grands livres, mais une marque de perspicacité. Car derrière un texte qui se fixe comme horizon une réalité moribonde à l'époque même d'Aristote - la cité -, le lecteur d'aujourd'hui ne peut s'empêcher de déceler la fondation et donc le fondement de la manière dont nous pensons les rapports des hommes entre eux, et plus généralement le monde des «choses humaines». La structure et l'histoire des sociétés mais aussi le bruit et la fureur des passions des hommes, leurs ruses et leurs vertus, et jusqu'à l'ombre des dieux sur terre, tout est dans ce texte inépuisable que nous commentons, parfois sans le savoir, depuis vingt-quatre siècles.
