Loi séparatismes: «Tout ça pour ça» - Par Barbara Lefebvre

Adopté en première lecture par les députés le 16 février, le projet de loi qui vise à lutter contre les «séparatismes» ne mettra pas fin à l'islamisme, analyse Barbara Lefebvre. Pire, l'essayiste estime que le texte n'aidera pas non plus l'islam majoritaire à mieux se fondre dans la République.



Des heures de débat ont monopolisé l'activité parlementaire durant deux semaines sans que jamais le problème de fond ne soit évoqué. Au prétexte de ne pas pouvoir cibler l'islamisme spécifiquement, la majorité s'est mise à parler de séparatisme au pluriel, notion déjà floue qui a permis de noyer le poisson dans les eaux troubles de mesures liberticides pour les cultes, les associations, les familles ayant choisi une autre forme d'instruction que celle de l'immense majorité des Français. Des mini-polémiques stériles ont alimenté l'hémicycle et les médias : le voilement des fillettes pour commencer, l'islamo-gauchisme pour finir. Un énième brouhaha dont rien de tangible pour le citoyen lambda n'est sorti. Rien qui vienne le rassurer sur la capacité de la puissance publique à le protéger de l'islamisme (donc du djihadisme). Rien non plus sur les prisons, principal lieu de contagion islamiste. Tout ça pour ça ?

Depuis sa campagne et son élection, Emmanuel Macron n'a cessé de surprendre par une conduite des affaires publiques à la cohérence idéologique hasardeuse, exceptée son exaltation du modèle fédéraliste européen. Sur la question de l'islamisme supposée au cœur de la loi adoptée le 16 février, Emmanuel Macron est passé de propos ambivalents conformes à sa vision multiculturaliste de la société, à un discours tranchant lors du discours des Mureaux du 2 octobre 2020. Après avoir écouté les conseils de Yassine Belattar nommé au Conseil présidentiel des villes (qu'il quitta avec fracas en octobre 2019 après une énième polémique sur le port du hijab), Emmanuel Macron semble désormais se fier aux conseils du Printemps Républicain et d'autres cercles qui constituent un groupe d'influence médiatico-universitaire. Ces détenteurs de la seule Vérité laïque sont les pourfendeurs inlassables de la « tenaille identitaire » qui constituerait la pire menace antidémocratique : la France serait prise en otage par le face-à-face entre « l'extrême-droite et l'islamisme », conduisant une large part de l'opinion à se rapprocher des premiers et une certaine gauche des seconds pour constituer le fameux islamo-gauchisme. Des ministres sont particulièrement sensibles à ce courant de pensée, comme Jean-Michel Blanquer et Marlène Schiappa, d'autres les ont rejoints récemment à l'instar de Gérald Darmanin ou Dominique Vidal. Cette quadrature politique permet de consolider les ponts entre l'ex-droite sarkozyste macronisée et la gauche vallsiste évaporée depuis que son mentor a mis les voiles.

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