Libye : « C’est un condominium russo-turc aux portes méridionales de l’Europe » - Par Jean-Sylvestre Mongrenier

Une décennie après le soulèvement qui s’inscrivait dans la lignée des Printemps arabes, rien n’est résolu. La Libye continue à s’enfoncer dans les abîmes. État des lieux de la situation libyenne avec Jean-Sylvestre Mongrenier, chercheur associé à l’Institut Thomas More.


Que peut faire la communauté internationale actuellement contre les ingérences étrangères en Libye ?

Tout d’abord, il faudrait se poser la question de savoir s’il y a une communauté internationale ? C’est une expression que l’on utilise fréquemment, mais si on prend le Conseil de sécurité des Nations unies avec les cinq membres permanents, le fait est qu’ils sont passablement divisés et que la Russie, qui est membre permanent de ce Conseil de sécurité, fait partie des puissances qui s’ingèrent dans cette affaire. Donc, au regard de cette quasi-guerre froide entre les Occidentaux d’un côté et les Russes et les Chinois de l’autre, il semble extrêmement difficile de constituer une unité internationale solide qui puisse soutenir une solution politique, diplomatique et militaire durable en Libye.

La présence militaire de la Turquie et de la Russie, aujourd’hui, en Libye n’est-elle pas la conséquence directe des divisions des Européens ?

Ces deux pays d’abord ont leur politique propre, sont animés par une véritable volonté de puissance, ont l’idée que leur heure est venue, qu’il s’agit de prendre le relai des Occidentaux dans différentes parties du monde. Ce ne sont pas uniquement des puissances réactives qui se contenteraient de réagir à ce que font ou ne font pas les Occidentaux. Cela dit, c’est vrai, il y a une division européenne sur la question, notamment entre les Français et les Italiens, qui ne se sont pas parvenus à s’accorder sur la politique qu’il fallait mener en Libye après le renversement de Kadhafi. Et puis, d’une manière générale, les pays européens, plus largement les Occidentaux n’ont certainement pas accordés suffisamment d’intérêt à ce qui se passait en Libye. Ce qui a été particulièrement négligé, notamment par les Français malheureusement, ce sont les projets du maréchal Haftar. On lui conseillait une solution politique, on le prenait au sérieux, alors que lui avait une volonté manifeste de conquérir la totalité du territoire libyen et de se poser en un nouveau Kadhafi.

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