Avis de tempête en Méditerranée orientale - Par Leonidas Chrysanthopoulos

Vente de missiles Meteor à la Turquie, tensions autour du gaz chypriote, la Méditerranée orientale est plus que jamais une zone de dangers. Dans cet entretien pour la Revue Conflit, Leonidas Chrysanthopoulos partage son inquiétude sur la stratégie de la Turquie en Méditerranée orientale et la nécessité de dénoncer la livraison des missiles français Meteor à l’armée turque.

Par Tigrane Yégavian

Leonidas Chrysanthopoulos a été secrétaire général de l’Organisation de la coopération économique de la mer Noire de 2006 à 2012. Il est né en 1946 à Athènes, où il a étudié les sciences politiques et économiques à l’université d’Athènes. Il a été représentant de la Grèce aux Nations unies, directeur du cabinet diplomatique du ministère des Affaires étrangères et directeur général des Affaires européennes. Cet ancien diplomate grec a servi au Canada, en Chine, en Pologne, et a été le premier ambassadeur de la Grèce en Arménie, expérience dont il a sorti le livre : Caucasus Chronicles: Nation-Building and Diplomacy in Armenia, 1993-1994 (2002). 

Article paru dans le N57 : Ukraine Le monde d’après

En 2021, la France et la Grèce ont signé un accord de défense incluant des clauses d’assistance mutuelle en cas d’attaque par un pays tiers. La Turquie était clairement visée. Comment évalueriez-vous aujourd’hui les relations franco-grecques ?

Les relations entre la Grèce et la France demeurent excellentes, malgré la question délicate des missiles Meteor, qui sera développée ultérieurement. Il convient de rappeler que l’article 2 de l’accord de défense entre la Grèce et la France stipule : « Les parties se porteront assistance mutuelle par tous les moyens appropriés à leur disposition, y compris, si nécessaire, par l’emploi des forces armées, si elles constatent conjointement qu’une agression armée est en cours contre le territoire de l’une des deux, conformément à l’article 51 de la Charte des Nations unies. » Toutefois, la déclaration du ministère français des Armées en octobre 2021 affirmant que l’accord ne couvrait pas la zone économique exclusive (ZEE) – celle-ci n’étant pas considérée par le droit international comme faisant partie du territoire d’un État – n’a (...)

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