Pourquoi il fait s’inspirer de la méthode "contact tactique" anglaise contre les délinquants à moto. – Par Laurent Sailly
La garantie de la sécurité des Français ne pourra s’opérer que par un changement radical de doctrine en la matière. En forte hausse sur l’ensemble du territoire les rodéo urbains sont, non seulement un fléau pour les forces de l’ordre mais également pour les riverains qui subissent des nuisances insupportables et craignent pour leur sécurité et celle de leurs enfants. Ils entraînent des drames à répétition et une exaspération des forces de l’ordre qui sont désemparés par l’inaction du gouvernement.
Ces actes délictueux sont symptomatiques d’un État qui peine à trouver des solutions concrètes pour faire face une délinquance toujours plus défiante de l’autorité et insoucieuse de la sécurité publique. Il est évident que la pédagogie envers les amateurs de rodéo ne porte plus ses fruits, et que ce phénomène dépasse largement le champ de compétences limité de l’autorité publique.
Si la loi du 3 août 2018 renforçant la lutte contre les rodéos motorisés a permis d’inscrire un nouveau cadre légal en faisant de cette pratique un délit passible d’un an de prison et de 15 000 euros d’amende, force est de constater que le bilan n’est pas celui escompté. L’augmentation exponentielle du nombre de rodéos sauvages ces six dernières années démontre bien que malgré un dispositif juridique ambitieux, il ne dissuade aucunement les auteurs. Devant l’inefficacité de la politique actuelle, d’autres moyens d’action doivent être envisagés afin de lutter contre les rodéos urbains.
J’attire l’attention de nos élus locaux et nationaux sur la pertinence et l’intérêt de la méthode dite du « contact tactique » britannique pour les forces de l’ordre françaises ». La méthode du « contact tactique » ou appelée « tampon » est autorisée au Royaume-Uni depuis 2018 dans le cadre de la lutte contre les vols à l’arrachée et les rodéos motorisés. En clair, la technique du contact tactique autorise la police à renverser les délinquants à moto. Elle a permis à la police britannique de s’emparer du problème à bras-le-corps et agir concrètement pour protéger les piétons des dangers du rodéo urbain. Selon les informations de TF1info, l'utilisation du «contact tactique» aurait fait chuter de 36% le nombre de délits à scooter dans la capitale britannique, entre 2017 et 2018. L'aspect dissuasif est le moteur de cette forte baisse.
Aussi les forces de l'ordre - police nationale, municipale, gendarmerie, douanes - constatant la commission du délit mentionné à l’article L. 236-1 du code de la route doivent pouvoir la méthode du «contact tactique» à condition d’avoir reçu une formation spéciale et une autorisation spécifique, et dans un cadre légal défini (lorsque des atteintes à la vie ou à l’intégrité physique sont portées contre eux ou contre autrui notamment).
Un grand nombre de policiers de terrain, mais aussi et surtout par les Français qui ne peuvent parfois plus se déplacer sans risquer d’être percuté. Mais un changement de doctrine doit être réalisé d'autant qu'en France, la responsabilité pénale des forces de l'ordre est systématiquement engagée. A défaut, aucun policier ne va prendre le risque d'être traduit en justice pour contrôler un véhicule.