Nicolas Baverez : Le décollage de l'Afrique freiné par le Covid-19


Au début du XXIe siècle, l'Afrique semblait enfin bien partie pour se développer et s'affirmer comme un grand continent émergent. Durant la décennie 2000, portée par la mondialisation et par la constitution d'une classe moyenne, elle a enregistré une croissance de 5,5 % par an, qui dépassait le rythme d'augmentation de la population. Cette dynamique a résisté au krach de 2008 puisqu'en 2018 l'Afrique annonçait une croissance de 3,5 % et comptait 6 des 10 pays affichant la plus forte progression de l'activité dans le monde. En revanche, elle a été télescopée par l'épidémie de coronavirus et par un triple choc sanitaire, économique et humanitaire, qui met aujourd'hui en péril son décollage.

Forte de la jeunesse de sa population (4 % de plus de 65 ans contre 11 % en Chine et 16 % aux États-Unis) comme de l'expérience acquise avec le sida et le virus Ebola, qui a permis un confinement précoce, l'Afrique semble faire preuve de résilience face au Covid. Fin juillet, elle ne compte officiellement que 900 000 cas et 19 000 morts pour 1,2 milliard d'habitants. Mais ces données pourraient être largement sous-estimées et la concentration des trois quarts des contaminations dans cinq pays (l'Afrique du Sud, l'Égypte, le Nigeria, l'Algérie et le Soudan) montre que le pic est loin d'être atteint. Or les systèmes de santé sont notoirement insuffisants puisque le continent ne dispose que de 5 000 respirateurs et d'une poignée de lits de réanimation.

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