Yves de Kerdrel : Nous avons peur de l'autre parce que nous avons abandonné nos valeurs


Valeurs Actuelles. Votre livre égrène les peurs qui tracassent les Français. Et l'une des premières est celle du déclassement. L'effroi devant la grande pauvreté est-il selon vous justifié en France?

Yves de Kerdrel.
Le déclassement existe, hélas, en France depuis une trentaine d'années. Il est la conséquence de la panne de l'ascenseur social. Mais aussi d'une forme de “trahison des clercs”, pour reprendre le titre de l'ouvrage remarquable de Julien Benda, qui a consisté à paupériser toutes les professions qui constituent les piliers de notre société: professeurs, juges, médecins ou militaires. C'est un phénomène important et trop souvent négligé dans la désintégration de l'autorité au sein de notre pays. Il y a un demi-siècle, on respectait un professeur, quelque soit le niveau de sa classe. Aujourd'hui, « des parents consommateurs » l'injurient quand le bulletin de leur progéniture n'est pas à la hauteur. Certains le frappent. Quand ce ne sont pas les élèves eux-mêmes.

Mais la France reste un pays riche, quoi qu'on en dise, qui consacre chaque année de moins en moins d'argent à ses fonctions régaliennes et de plus en plus à l'assistanat. C'est pourquoi, s'il serait fou de nier qu'il existe des Français en situation de très grande précarité, il est tout aussi insensé de croire que chacun de nous peut basculer dans la très grande pauvreté. Je vous rappelle que la France consacre près de 800 milliards d'euros par an à son État providence. Soit plus du tiers de sa richesse nationale. C'est le résultat d'une “politique de guichets” absurde pratiquée par François Mitterrand puis Jacques Chirac.

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La planète a connu le même sort au même moment, avec la même peur d’une maladie mortelle. Ce virus qui a contraint au confinement plus de trois milliards d’êtres humains a fait émerger des peurs nouvelles ; peur de la récession, et donc du chômage, de la précarité et du déclassement ; peur de l’autre, devenue règle sanitaire à travers la distanciation sociale. Ces peurs ne devront être récupérées par ceux qui rassurent avec des idées simples : les tenants de l’extrémisme, ou les champions du populisme. Mais elles peuvent aussi constituer un moteur formidable, à condition que ceux qui nous gouvernent sachent recréer une société de confiance.

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