À chaque événement,
les casseurs sont là. Et ils réalisent leur objectif, parfaitement indépendant du contexte : casser des vitrines, des voitures, des installations publiques… Face à ces exactions, les ministres de l'Intérieur passent, et leurs bonnes intentions trépassent. Ils semblent condamnés à utiliser le dictionnaire des synonymes pour désigner les coupables. « Sauvageons », selon
Jean-Pierre Chevènement. « Racailles », selon
Nicolas Sarkozy.
« Brutes », « voyous », « barbares », pour Christophe Castaner… La surenchère verbale est de mise pour décrire les fauteurs de violence qui sévissent, sans répit, dès qu'une manifestation ou qu'un rassemblement se déploie.
Mais le verbe ne fait pas tout, et la parole publique s'use si elle n'est pas suivie d'actes forts.
Manuel Valls, Premier ministre, promettait des « sanctions implacables » après les débordements des manifestations contre la loi travail, au printemps 2016.
Bernard Cazeneuve, ministre de l'Intérieur, réagissait à l'incendie d'une voiture de police dans laquelle circulaient deux agents par un discours d'airain : « Rien n'arrêtera l'État ni le
ministère de l'Intérieur pour endiguer cette violence. » Et après ?