Renaud Girard: Il faut consacrer la neutralité du Liban !
L’explosion gigantesque qui a, le mardi 4 août 2020, soufflé les installations du port de Beyrouth et fortement endommagé les vieux quartiers chrétiens, est une tragédie supplémentaire pour le Liban, déjà victime d’une grave crise politico-financière. Une fois n’est pas coutume, cette destruction n’est pas due à la guerre. La responsabilité en incombe à l’incurie de l’État. Malgré les avertissements répétés des autorités portuaires, il a négligé de disperser un très gros stock de nitrate d’ammonium (engrais très courant, mais pouvant, à haute température, se transformer subitement en explosif), qui lui était arrivé par hasard il y a six ans, comme chargement d’un cargo moldave ayant fait escale à Beyrouth pour une avarie de moteur, et qui n’avait pas été, pour des raisons de vétusté, autorisé à repartir.
C’est une tragédie, née de l’effondrement des institutions libanaises. Mais la France ne saurait faire la leçon au Liban. Elle a connu chez elle sa propre explosion meurtrière de nitrate d’ammonium (usine AZF de Toulouse, septembre 2001), et même, en avril 2019, l’incendie de sa cathédrale nationale.
C’est une tragédie, née de l’effondrement des institutions libanaises. Mais la France ne saurait faire la leçon au Liban. Elle a connu chez elle sa propre explosion meurtrière de nitrate d’ammonium (usine AZF de Toulouse, septembre 2001), et même, en avril 2019, l’incendie de sa cathédrale nationale.