Nicolas Bouzou : "Et si on essayait la relance par la liberté ?"


Les récessions sont bénies par les politiques en ce sens qu'elles autorisent la relance et donc la dépense publique. Je ne critique pas cette position en soi, puisque je l'ai moi-même encouragée et soutenue dans ces colonnes. Dans une situation d'insuffisance de la demande et de chômage keynésien, il est légitime, au moins pour un temps, de ne pas se soucier des ajustements budgétaires et d'accroître les déficits pour relancer l'activité. Les politiques peuvent s'épanouir à leur guise : la contrainte financière est provisoirement effacée, d'autant que la Banque centrale européenne la prend largement à sa charge. Chacun peut relancer ce qui l'obsède : certains veulent relancer l'écologie, d'autres les territoires et d'autres l'industrie. Certains, et je me range volontiers dans cette case, voudraient même relancer les trois à la fois. Tout ceci, encore une fois, est indiqué par les circonstances.

La chose devient problématique quand ces appels à la relance sont pollués par des appels à la réglementation. C'est que politiques et hauts fonctionnaires, enivrés de la légitimité que la crise donne à l'Etat et de la soi-disant disqualification du marché, en profitent pour monter les mécanos industriels de leurs rêves. Le terrain de jeu écologique est parfait pour cela, en ce sens qu'il confère à la réglementation une légitimité morale inattaquable. Alors même que notre filière betteravière meurt de l'interdiction des néonicotinoïdes décidée en 2018 (le type même de réglementation contre-productive), voilà qu'on nous annonce un moratoire sur les nouvelles zones commerciales et pourquoi pas, selon la géniale idée d'une poignée de sénateurs, l'interdiction des forfaits mobiles illimités, une mesure parfaite pour remettre dans la rue des gilets jaunes à la puissance 2 et pour diminuer encore plus notre attractivité numérique sans effets écologiques évidents. Il faut le dire et le répéter, même si l'idéologie rend certaines personnes dures à la compréhension : le problème des émissions de CO2 est avant tout un sujet de décarbonation de production d'électricité. Fermer Fessenheim et interdire les forfaits illimités, c'est emmerder les Français, leur mentir et les appauvrir pour un bilan écologique sans doute défavorable. Magnifique.

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