Maxime Tandonnet : « Le jour d’après »

60 parlementaires ont lancé un débat en ligne sur « le jour d’après », c’est-à-dire après le virus et après le confinement. Il faudra, selon eux, « réapprendre à vivre en concordance avec la nature, [afin] de réinventer le lien social et le vivre-ensemble, de développer la solidarité́ internationale plutôt que de favoriser le repli sur soi (sic). » Bref, transformer le monde avec les formules bienheureuses qui le mènent depuis des années. 

Alors que 8000 Français sont morts dont 2000 dans la misère et la solitude des EHPAD, que des dizaines de millions souffrent en ce moment le martyre dans le confinement de leur réduit, sans jardin ni balcon, « le jour d’après » est à la mode et les députés LREM inventent des lendemains qui chantent. Comme dans une réminiscence des idéologies du XXe siècle, ils promettent l’avenir radieux. C’est à chaque fois la même histoire: fuir la réalité dans la parole creuse. Au fond, les marchands d’illusions veulent refaire, avec « le jour d’après », l’imposture du « nouveau monde » de 2017. De l’humiliation et la douleur d’une nation, ils entendent extraire un idéal, beau rêve progressiste d’harmonie et de bonheur. Et derrière cette démarche, il y a évidemment l’euphorie anticipée de la réélection élyséenne, leur unique obsession, et la perspective de perpétuer la magie du mandat ayant fait d’eux des gens importants. Mais le jour d’après, le véritable jour d’après, sera tout autre chose. Ce jour d’après s’annonce comme une vague épouvantable de chômage qui va priver des millions d’hommes et de femmes de leur gagne-pain et de l’outil de leur dignité; la ruine des petits commerces, de l’artisanat, de centaines de milliers de PME; une poussée de la pauvreté; un cumul de déficits et de dettes titanesques, de violentes en sanglantes secousses planétaires comme il en naît de toutes les récessions géantes. Le jour d’après, les Français n’oublieront pas forcément et si vite leurs morts dans les EHPAD ou les décès faute de places en réanimation, les vertigineuses volte-face de leurs dirigeants sur les masques, sur les tests, sur le chloroquine, et sur la nécessité de prendre des précautions, reconnue si tardivement. Ils n’auront pas forcément tout oublié, par exemple de la scène martiale du 7 mars les invitant à ne pas craindre le virus. Peut-être même que le jour d’après, les Français ne suivront pas comme un immense troupeau hébété,  la béatitude enchantée qui ruisselle en permanence des chaînes de télévision  et de radio. Peut-être même auront-ils à l’esprit de  demander quelques comptes ou au moins quelques explications. Qui sait? Quant à la suite politique, ou électorale, qui peut sérieusement prétendre aujourd’hui avoir la moindre idée de ce que sera dans deux ans la réaction populaire à cette effroyable séisme ?

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