Edouard Husson et Arnaud Benedetti : Emmanuel Macron fait peser le poids des ratages du gouvernement sur les Français


Atlantico.fr : L’intervention du président de la République a beaucoup été justifiée par le fait que les Français n’y voyaient pas clair sur la stratégie du gouvernement, Emmanuel Macron a-t-il réussi à les éclairer ?

Arnaud Benedetti : Il a éclairé ceux qui veulent consentir à sa communication de justification mais il n’aura fait que renforcer le doute de ceux qui considèrent que la société et la société démocratique payent un prix élevé au manquement de l’Etat à assurer sa mission matrice de protection. Reste que la peur qui est celle des dirigeants a sans doute une vertu communicative pour faire accepter toujours plus de sacrifices à nos concitoyens. Le discours sur la résilience est devenu l’alibi qui dissimule de facto une imprégnation de la soumission. Ce nudge de la "servitude volontaire" se déploie à partir d’une crise systémique de la société technicienne qui par son extrême complexité n’est plus capable d’offrir les mesures de "bon sens", pour reprendre l’expression galvaudée par la com’ présidentielle , afin de combattre l’épidémie. Et pour combattre l’épidémie, il faut des moyens, de la réactivité extrême dans le déploiement des moyens, de la simplification dans l’organisation de ceux-ci. Après la campagne de Printemps aléatoire , nous entrons dans une campagne d’Automne qui l’est tout autant.

Edouard Husson : Nous avons eu une fois de plus l’occasion de constater les méfaits du « en même temps ». Je soutiens l’économie. En même temps je veux un risque sanitaire le plus proche possible de zéro. C’est absurde. Les données de Santé Publique France montrent que les premières sources de « clusters épidémiques » sont les entreprises, les écoles et les universités. Puis les hôpitaux. Devant les « événements publics ou privés » et le « milieu familial élargi ». Emmanuel Macron ne veut pas pour autant assumer un choix: on laisse les entreprises travailler et les écoles et universités fonctionner. Il faut « en même temps » donner l’impression que l’on met la santé au premier plan, donc on fait de la gesticulation: couvre-feu, discours sentencieux sur qui vous avez le droit d’embrasser chez vous, combien de personnes peuvent être à la même table.

Entre poursuite d’une logique sanitaire et poursuite d’une logique économique, l’équilibre vous paraît-il le bon ? Et cette ligne de crête vous paraît elle avoir été clairement exprimée ?


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