Valérie Toranian : Erdogan, la France, l’islamisme et les collabos
Dans son discours du 11 octobre 1940, le maréchal Pétain définissait l’« ordre nouveau » de la collaboration. Parlant de la défaite il expliquait en introduction que « le désastre n’est, en réalité, que le reflet, sur le plan militaire, des faiblesses et des tares de l’ancien régime politique ». Ce régime haïssable, poursuivait-il, « beaucoup d’entre vous l’aimaient ». Comprenez : c’est donc un peu de votre faute. Les Français sont coupables d’avoir mal aimé leur pays, ils doivent se ressaisir. Ils ont trop aimé « voter tous les quatre ans ». Ils ont porté au pouvoir le Front populaire (le vrai péché), cédé aux francs-maçons et au « libéralisme », ils ne doivent pas s’étonner de payer le prix lourd. Qu’importe si l’agenda nazi est mondial et embrase la planète. Dans le discours de soumission de 1940, face à un « danger bolchévique », pactiser avec les nazis qui occupent déjà la moitié de l’Europe est une décision « raisonnable » : voilà ce que comprennent ceux qui veulent « vivre avec leur temps ». Qui comprennent « le sens de l’histoire ».