Jean-Paul Brighelli : La France maltraite ses profs et devra en payer le prix


Atlantico.fr : Cet attentat n’est-il-pas l’exemple extrême de l’abandon de leur métier par la France ?

Jean-Paul Brighelli :
On ne peut même pas dire que les enseignants soient abandonnés. Ils ont même toute une hiérarchie d’administratifs qui les encadre, les gère, les contrôle. Une hiérarchie qui, accomplissant des tâches aussi nobles, est nettement mieux rémunérée qu’eux. Une hiérarchie qui depuis la loi Jospin — qui a marqué le début de l’apocalypse de l’Ecole, promulguée par un représentant de cette gauche que 80% des profs adoraient à l’époque — veille également à ce que les profs enseignent bien, c’est-à-dire le plus mal possible, en se souciant surtout de sociologie bien plus que de pédagogie, et de respect des us et coutumes des uns et des autres bien plus que de transmission des savoirs. S’il fallait accuser quelqu’un, en dehors des islamistes qui ont comploté et exécuté cet assassinat, ce serait justement tous ces gens qui ont dégradé le métier pour en faire finalement un boulot de gardiennage.

On l’a vu avec le mouvement "pas de vague", les profs ne sont pas suffisamment écoutés. Ont-ils été abandonnés notamment sur le sujet de la laïcité ?

Jean-Paul Brighelli :
Au contraire : nous avons été abreuvés de circulaires et de recommandations. En 2016 le ministère de Mme Vallaud-Blekacem a pondu un « Livret Laïcité » qui affirmait que « Nul ne peut se prévaloir de son appartenance religieuse pour refuser de se conformer aux règles applicables dans l'École de la République ». Magnifique ! Mais nous étions à la grande époque du « vivre ensemble », et ce Livret semble avoir été écrit par une équipe de bisounours complètement coupé des réalités du terrain. C’est en l’appliquant à la lettre que la principale du collège de Conflans a cru bon de recevoir un parent d’élève escorté d’un fiché S, et de se fendre d’une lettre « conciliatrice » qui semblait promettre aux parents que des sanctions seraient prises contre Samuel Paty. Même si dans le même temps les hautes instances du rectorat, à ce qu’elles disent, appuyaient notre malheureux collègue. C’est de ce Livret, par exemple, qu’est sortie l’invraisemblable polémique sur le port du voile par les parents encadrant les sorties scolaires — une manifestation contraire à la loi, mais acceptée alors par l’institution (Blanquer a exprimé son opposition à cette pratique, ça n’a rien changé puisqu’il n’y avait pas de texte pour soutenir le refus éventuel des enseignants).

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