Fatiha Agag-Boudjahlat : Adama Traoré, une narration américaine
Cet accident nous dit que le pouvoir de la police ne devrait jamais reposer sur la force des armes, du nombre ou de la technique, mais sur l’autorité représentée par l’insigne. Or l’autorité repose sur le consentement de ceux sur lesquels elle s’exerce. Les plus si « jeunes » des quartiers ne sont plus dans ce consentement, mais dans le refus. La force seule départage et le vainqueur n’est pas souvent la police. Adama Traoré ne serait pas mort s’il n’avait pas pris par deux fois la fuite au lieu de se soumettre à ce qui n’était encore qu’un simple contrôle policier. On peut le dire, mais c’est dérisoire et carrément insupportable quand une personne meurt. Nous n’avons pas supprimé la peine de mort en France pour la tolérer dans nos rues, au détour d’un contrôle ou à l’occasion d’un règlement de comptes. La victime n’a pas non plus à être irréprochable pour susciter l’empathie ou les regrets sur sa mort.