Jean-Baptiste Noé : Au feu les libertés ?
Les libertés fondement de la personne humaine
Les libertés sont toujours en tension entre le respect de la personne humaine, son unicité, sa distinction, et le respect de règles globales et générales qui permettent la vie en société. Mais être en tension ne signifie pas être en contradiction. C’est parce que les personnes sont des personnes qu’elles s’associent entre elles et qu’elles forment des groupes et des sociétés. D’abord un foyer, puis une nation et enfin un ordre international. Ce qu’a démontré Hayek, notamment, c’est que l’ordre spontané des personnes est le plus à même de bâtir une société cohérente et forte ; plus que l’ordre construit imposé par des normes et des règles. Sans respect des libertés fondamentales il n’y a plus d’ordre spontané et, in fine, il n’y a plus de société, mais au contraire le chaos. La Russie soviétique à l’époque de Brejnev et de Gorbatchev était un chaos de contradictions, de petits bureaux, de contrordres, qui empêchaient le fonctionnement de l’État, comme l’a tragiquement démontré l’accident de Tchernobyl. Derrière la façade immobile qui peut sécuriser règne le chaos d’une société qui n’est plus organisée, mais maltraitée.
À l’inverse de ce que l’on peut penser de façon intuitive, l’ordre spontané est plus à même que l’ordre constructiviste de créer une société et un ordre stable, générateur de vides culturels et d’insécurité sociale.