Roland Moreau sur le reconfinement : d’autres stratégies étaient possibles


FIGAROVOX.- En France, l’hostilité aux mesures sanitaires (couvre-feu, port du masque, limitation des rassemblements) ne cesse d’augmenter, mais beaucoup d’analystes y voient une forme de lecture complotiste des événements. Existe-t-il des motifs rationnels de s’opposer aux nouvelles mesures décrétées ou étudiées par le gouvernement?

Roland MOREAU.-
Les analystes complotistes cherchent à faire croire que les mesures sanitaires ont pour but «d’assujettir» les populations, ce qui n’est pas entièrement faux dans un pays comme la Chine. En fait, une majorité de Français est exaspérée par l’incompétence de l’État dans la gestion erratique et improvisée de la crise sanitaire, mais plus encore par une gouvernance infantilisante, culpabilisatrice et donneuse de leçon qui se traduit dans les «éléments de langage» tels que «on siffle la fin de la récréation» ou «on va serrer la vis».

Pour se forger une opinion sur la pertinence des choix politiques actuels et à venir, l’attitude la plus logique consiste à faire un bilan de la première vague de l’endémie et à analyser les orientations politiques qui s’élaborent face à la deuxième vague. Pour la France, le bilan est particulièrement cruel. Il faudra un jour expliquer pourquoi, de l’autre côté du Rhin, le nombre de décès par Covid-19 est cinq fois moins élevé et pourquoi l’impact de la pandémie sur le PIB et sur le déficit public est deux fois moins important que dans notre pays. En première analyse, l’absence totale d’anticipation, de stratégie et de coordination est à l’origine de la défaite de la bataille de la première vague de la pandémie.

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Face à la deuxième vague, les nouvelles mesures mises en œuvre ou en cours d’élaboration par le gouvernement ne sont guère rassurantes. Comme en février, on assiste à une incroyable répétition des erreurs: non seulement le nombre de lits de réanimation n’a pas été augmenté, mais il a même diminué en raison d’une incapacité de l’administration hospitalière (pléthorique) à mettre en œuvre rapidement des formations d’aides soignantes. Les dispositions restrictives empiriques - fermeture totale ou partielle des bars et des restaurants , couvre-feux - ne reposent sur aucune base scientifique et l’opinion publique perçoit parfaitement leur absence de cohérence et de logique.

Comment le gouvernement peut-il expliquer que le SARS-CoV-2 serait plus virulent à partir de 21 heures dans les restaurants et qu’il serait plus contagieux dans les bars que dans le métro ou le RER aux heures de pointe? Avec le couvre- feu, on a quitté le champ de la rationalité scientifique pour celui de la politique dans son aspect le plus déplaisant: un mélange de technocratie bureaucratique et de «com’» avec l’emploi d’une nouvelle métaphore guerrière. Les mesures qui vont s’égrener dans les jours et les semaines à venir relèvent du même processus de navigation à vue: extension du couvre-feu , confinements plus ou moins localisés, en espérant que le virus respectera les horaires et les limites départementales.

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