Ferghane Azihari : La fin de la terrasse chauffée, nouvel exemple d'hypocrisie climatique


Le millénarisme vert exige que l'humanité expie sa faute originelle : la recherche du confort. Signe qu'il s'inscrit dans la définition du puritanisme du journaliste américain Henry Louis Mencken : la peur obsédante que quelqu'un, quelque part, soit heureux. Aristote définissait l'envie comme la douleur que procure le bonheur d'autrui. De cette douleur provient le plaisir de vexer les habitudes du petit-bourgeois. Aujourd'hui, les terrasses chauffées. Demain, l'avion. Après-demain, sa volonté de fonder une famille, ainsi que le suggère la petite musique récurrente sur la surpopulation. D'où la dangerosité de laisser à un clergé écologiste le soin de distinguer l'essentiel du superflu. Le climat n'est ici que l'alibi du despotisme doux que Tocqueville assimilait au cancer des démocraties. Dans le pays qui pèse moins d'un pour cent des émissions totales de CO2, l'appel à la contrition ne relève que de l'étalage de vertu. Il est indifférent aux conséquences quasi nulles de ces restrictions sur le climat.

L'imposture des apôtres de la vertu est d'autant plus palpable quand surgit du débat le mot « nucléaire ». L'urgence environnementale à géométrie variable conduit les héritiers de Savonarole à réduire la vitesse des automobiles tout en fermant des centrales. Le rationnement cohabite avec le sabotage de la seule énergie pilotable, décarbonée et généralisable indépendamment de la topographie. L'objection du risque et des déchets est insincère quand chacun a accès au bilan sécuritaire remarquable du nucléaire civil. En réalité, il faut comprendre que les nouveaux malthusiens détestent le nucléaire pour ses avantages et non ses inconvénients.