Passe sanitaire: une hystérie calculée? - Par Gabriel Robin

Par une majorité de 117 voix contre 86, nos députés ont voté ce matin un texte gouvernemental mettant en place le passe sanitaire et la vaccination obligatoire des soignants. De quoi faire craindre à notre contributeur Gabriel Robin une épidémie de restrictions des libertés publiques, alors que la perspective d’une sortie de crise sanitaire cet été s’éloigne.


« Si le virus pouvait nous regarder, je pense que ce soir, il serait assez content et il se servirait une petite bière », a affirmé Olivier Véran à l’Assemblée nationale lors des débats relatifs à l’examen du projet d’établissement d’un passeport sanitaire. Entre déclarations moqueuses et injonctions autoritaires, les partisans du « passe sanitaire » se sont montrés très malhabiles depuis le début de cette polémique, engendrant d’importantes protestations populaires. Sciemment ?

Un peu de modestie fait parfois du bien. La pandémie de coronavirus devrait nous y inviter. Malheureusement, nous ne pouvons que constater que les discussions liées à l’apparition de cette maladie, aux modalités pour y contrevenir, ou encore aux conséquences économiques et sociales qu’elle engendre, sont sujettes à une hystérisation totale. Il est impossible à l’honnête homme, et même à l’universitaire en médecine, d’y voir clair. Tout est opaque. Tout est incompréhensible, sujet à caution et à divers biais cognitifs. Un jour, ils rouvrent tout. Le lendemain, ils referment. Un matin, ils vous disent qu’il ne faut pas confiner uniquement les personnes à risques, car cela serait discriminatoire. Un soir, ils réclament que les non-vaccinés n’aient plus que la liberté de rester enfermés à domicile sans solde, quand la veille ils prétendaient que jamais la vaccination n’aurait un jour un caractère obligatoire en France, tant l’idée était « contraire à nos valeurs ».