Alain Bauer : “L'État a vocation à investir pour protéger les populations”


Quelle est l'ambition que vous vous êtes fixée en publiant ce livre sur le coronavirus ?


Au commencement, avec Roger Dachez qui est médecin, nous avons voulu comprendre comment, en une dizaine d'années, la France était passée d'un supposé “excès de préparation” à une profonde désorganisation face à une pandémie annoncée.

Il est toujours surprenant de voir un grand pays tout oublier et tout démonter, perdant toute notion du temps long et uniquement préoccupé par la réaction à l'événement en cours, sans se doter d'outils préventifs ou proactifs. Ou pis encore, sans en tenir compte lorsqu'ils fonctionnent malgré tout. Il a fallu pour cela s'appuyer sur le réseau international de gestion des crises mis en place depuis 2001 et qui permet un dialogue direct et opérationnel, sans censure majeure, un partage des informations essentielles sur des sujets d'intérêt commun : terrorisme, catastrophes, pandémies.

Nous avons décidé d'éviter le processus incantations-imprécations-lamentations, propre au débat “politique”, pour nous concentrer sur des éléments factuels précis et documentés : une histoire de la gestion de la pandémie. Un retour de tous les textes de référence qui permettent au lecteur de se faire sa propre opinion. Nous offrons les outils et les matériaux. Chacun devient son propre architecte d'une démarche herméneutique.

Vous présentez le microbe (virus ou bactérie) comme le talon d'Achille de l'homme au temps du progrès. Le coronavirus, est-ce la vengeance de l'infiniment petit ?

La revanche, la vengeance, en tout cas un rappel puissant aux futurs transhumains qu'ils ne peuvent ignorer la nature et qu'ils sont comptables des bouleversements qu'ils provoquent. Soit on tient compte des alarmes multiples des scientifiques sur les risques provoqués par la déstabilisation des équilibres naturels (et ce n'est qu'un début), soit nous mettons en place les outils de protection et d'anticipation nécessaires pour réduire, compenser ou atténuer les risques. On ne peut en même temps ignorer les uns et ne pas investir dans les autres. Cette double économie revient à ne pas mettre en place un code de la route en proposant d'augmenter la vitesse des véhicules tout en supprimant les équipements de sécurité…

Ce d'autant que les épidémies qui se multiplient sont autant de signaux d'alarme, toujours plus forts, toujours plus fréquents, faisant de plus en plus de victimes ou de dégâts. Celles et ceux qui pensent que faire comme si de rien n'était pour préserver leurs habitudes sera efficace se trompent. C'est en se préoccupant aujourd'hui des effets déjà inéluctables des bouleversements en cours qu'on pourra sauver l'essentiel. Notre propos n'est pas de sombrer dans un écologisme radical ou un rejet du progrès. Au contraire, il s'agit plutôt d'expliquer comment on peut sauver des vies sans tuer l'économie.


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#JeSoutiensNosForcesDeLOrdre par le Collectif Les Citoyens Avec La Police