Caroline Fourest : Le féminisme vaut bien mieux que ce qu'en font de petits opportunistes


Caroline Fourest connaît trop bien la mécanique de l'indignation politique et médiatique qui a conduit à la démission de Christophe Girard, adjoint à la culture de la maire de Paris, mis en cause pour ses liens passés avec l'écrivain Gabriel Matzneff. Elle a disséqué le phénomène dans son dernier ouvrage, Génération offensée (éd. Grasset). "On fait passer des témoins pour des accusés, des abus de faiblesse pour des viols, et même parfois des innocents pour des coupables", s'indigne l'essayiste et réalisatrice.

L'Express : Vous écrivez sur Twitter que "ceux qui chassent Christophe Girard comme s'il était lui-même coupable, en effaçant 30 ans de militantisme pour l'égalité, sont bien inquiétants". Est-ce que vous pouvez définir votre inquiétude ?

Caroline Fourest :
Un féminisme qui veut sincèrement traquer les violeurs ou les organisateurs d'un système de prédation devrait avoir à coeur de s'attaquer à ceux qui peuvent encore nuire. Or, en ce moment, bizarrement, la mode semble être de cibler les personnes les moins dangereuses, ou de très lointains complices, pour des raisons plus opportunistes que féministes. Comme si cette noble cause servait désormais de prétexte à des vendettas très personnelles ou politiciennes. Non sans charrier passions, amalgames et simplifications. On fait passer des témoins pour des accusés, des abus de faiblesse pour des viols, et même parfois des innocents pour des coupables.

En l'occurrence, Christophe Girard n'est pas accusé ni même mis en examen. Il est entendu comme simple témoin. J'ai été choquée d'apprendre par l'enquête que la Fondation Saint-Laurent avait soutenu Matzneff. A l'époque, Pierre Bergé finançait tout artiste ou association subversive. A 99% pour le meilleur : Act Up, des associations de lutte contre le Sida, de lutte contre l'homophobie... Le pire, c'est ce 1% : la chambre de Matzneff. Cela en dit beaucoup sur une époque où, au nom de la subversion, par rejet du moralisme, on fermait les yeux sur la pédo-criminalité. Mais se jeter sur Christophe Girard, qui gérait les dons de la Fondation, comme s'il était un monstre ou un pédophile, est absurde.

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